Maude Schneider: le pouvoir d'une passion

Par Lpbw

TÉMOIGNAGE. (Anny Champoux) La prescription rédigée par la Dre Marie-Josée Hébert, néphrologue à l’Hôpital Notre-Dame, était claire : «Je prescris à Maude Schneider d’aller aux Jeux mondiaux d’hiver des transplantés». C’est ce que la greffée du rein avait besoin de lire, prise par un grand moment d’angoisse, à un mois de son départ pour la Suisse, où elle a récolté une première médaille d’or en planche à neige.

C’était en 2012. Cette première expérience l’a portée – deux ans plus tard – à monter à nouveau sur la plus haute marche du podium, en France cette fois. L’hiver 2016 sera l’occasion pour l’athlète de compléter un tour du chapeau aux Jeux mondiaux des transplantés, qui se tiendront en Autriche.

Selon la planchiste, ces Jeux mondiaux – fédérés par le CIO des Jeux olympiques – sont plus qu’une opportunité de se dépasser et de rayonner sur la scène internationale. «Je reviens tellement énergisée à chaque fois, à cause des gens que j’ai rencontrés», souligne Mme Schneider avant de préciser : «Ce n’est pas toujours rose d’être une greffée et ces personnes m’inspirent pour continuer».

Quelque 50 chirurgies

Depuis sa naissance, jusqu’à l’âge de 32 ans, Maude Schneider a subi pas moins de 50 chirurgies pour contrer les effets du syndrome de VATER : un défaut de formation des vertèbres qui affecte notamment les reins. «Ça ne m’a jamais arrêtée», affirme la jeune femme qui a travaillé comme infirmière en dialyse au Centre de Saint-Jérôme et qui enseigne aujourd’hui les soins infirmiers au Centre de formation professionnelle des Sommets, à Sainte-Agathe-des-Monts.

En plus de la visibilité et du prestige qu’elle obtient en tant que porte-parole de la Fondation du CHUM, ce rôle est une grande source de fierté pour la double médaillée d’or: «Je suis partie de loin et je suis rendue là», constate-t-elle.

Attente de trois ans

Poussée par ses parents à se dépasser depuis sa plus tendre enfance, Maude Schneider a découvert la planche à neige à l’adolescence. «À son grand malheur, ma mère a vendu le piano pour m’acheter l’équipement dont j’avais besoin», confie l’athlète, sourire aux lèvres. Depuis, sa vie est centrée autour de la planche à neige. «Le sport m’a sauvé la vie. C’est mon exutoire», mentionne-t-elle, précisant que l’adrénaline lui fait oublier la maladie.

À 22 ans, Maude Schneider a vécu un point de non-retour. La pernicieuse insuffisance rénale qui l’affectait l’a obligée à être dialysée cinq heures par jour, trois jours par semaine. «J’ai une bonne étoile. Mes équipes médicales m’ont toujours encouragée à continuer, même si je pratiquais un sport extrême». Elle devra attendre trois ans pour recevoir le don d’un rein.

À la question «Pourquoi ça prend si longtemps?», la greffée répond : «Parce qu’il n’y a pas assez de donneurs et qu’il y a un manque de formation auprès des professionnels médicaux pour bien détecter les donneurs potentiels».

Dans le cadre de la Semaine du don d’organes et de tissus qui se tient du 19 au 24 avril, Maude Schneider invite la population à signer pour le don d’organes et surtout à en parler à la famille et aux proches, qui eux, ont le dernier mot.

Le don d’organes en chiffres – année 2014

7 Nombre total de donneurs d’organes dans les Laurentides

29 Total d’organes prélevés dans les Laurentides

59 Nombre de Laurentiens en attente d’un organe

25 Nombre de Laurentiens transplantés

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