Dr Jean Robert

Le sida fait encore peur

Par France Poirier

Sous le thème Le VIH ne devrait pas être une barrière entre nous, la Journée mondiale de lutte contre le sida a permis de faire le point sur la situation actuelle. On constate que, malgré des traitements efficaces, il est encore difficile pour une personne atteinte d’obtenir un emploi, des assurances, un prêt bancaire.

Le Centre Sida Amitié de Saint-Jérôme est l’organisme dans la région qui offre des services d’accueil, de soutien et d’accompagnement aux personnes vivant avec le VIH/sida et les hépatites virales ainsi qu’à leurs proches. Il sensibilise et éduque la population des Laurentides quant au VIH/sida, aux hépatites virales et aux autres infections transmissibles sexuellement ou par le sang (ITSS).

« Nous sommes en activité depuis 26 ans et la clinique médicale a 20 ans cette année. Nous sommes un modèle unique au Québec avec nos médecins qui traitent les gens de la rue même s’ils n’ont pas de carte d’assurance-maladie », explique Hugo Bissonnet, directeur du CSA.

Un diagnostic qui fait toujours mal

« Quand les gens se font confirmer un diagnostic, c’est la catastrophe. Cette réalité n’a pas changé depuis 30 ans. Je me considère comme un médecin de la rue; les gens viennent nous consulter pour le dépistage, des traitements de façon anonyme et gratuite. La confiance passe par là », explique le Dr Jean Robert, sommité en microbiologie médicale, qui a fondé la Clinique du Centre Sida Amitié. Ce dernier dit avoir plus appris avec les filles de la rue qui étaient ses patientes que dans bien des universités.

Le docteur Robert a traité son premier patient atteint du sida en juin 1980. « À ce moment-là, on ne savait même pas quelle était cette maladie et j’ai découvert que ce patient était le deuxième cas de sida au Canada », explique le médecin.

« J’ai été dépisté  en 1999. J’ai vu plusieurs cliniques, plusieurs médecins, mais je ne me sentais pas bien, je me sentais comme un numéro jusqu’au jour où j’ai rencontré le docteur Robert, il y a neuf ans. J’ai senti que j’étais traité comme un humain et j’ai toute ma confiance en lui », explique Dan qui est atteint du sida.

Objectifs 90-90-90

L’ONUSIDA a établi des objectifs pour les pays qui souhaitent accomplir des progrès en ce qui concerne le dépistage, les soins et le traitement de l’infection VIH. Les objectifs peuvent être regroupés sous l’abréviation 90-90-90 qui veut dire : 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH seront au courant de leur statut, 90 % de toutes les personnes diagnostiquées séropositives recevront un traitement antirétroviral (TAR) continu et 90 % de toutes les personnes qui prennent un TAR auront une charge virale indétectable. « Une charge virale indétectable égale intransmissible durablement. Lors d’une étude avec 848 couples dont l’un des partenaires est atteint et indétectable, il n’y a eu aucune transmission. Nous visons l’objectif 90-90-90 d’ici 2030 pour éliminer la propagation et les décès », ajoute Hugo Bissonnet.

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