«Le djembé m'apporte la joie de vivre» – Ginette Cardin

Par Lpbw

SAINT-JÉRÔME. Sénégalais d’origine, Zale Seck a adopté et été adopté par le Québec. Dimanche dernier, il offrait un concert de tam-tam avec une douzaine de ses élèves en marge de la Marche de l’espoir de la Société canadienne de la sclérose en plaques, section Laurentides.

«Le jeu de Ginette, une de mes élèves m’a beaucoup touché. Là où elle s’est rendue, je vois que ce que je fais est thérapeutique. C’est pour cela que je suis motivé à continuer sur cette lancée, à jouer pour apporter ma culture et pour apporter quelque chose qui va faire du bien.» Ginette Cardin, atteinte de la sclérose en plaques depuis 2000, a pris la parole juste avant de jouer pour parler des symptômes cachés de cette maladie, comme la fatigue chronique, la douleur, la perte de la mémoire, des problèmes physiques de coordination ou encore la propagation de l’influx nerveux le long des fibres nerveuses qui se bloque. Elle a pourtant choisi de faire du djembé, une activité qui demande des habiletés cognitives, de la concentration.

«Le tambour africain me donne un bien-être complet, que ce soit au niveau corporel ou psychique, a-t-elle partagé. Ça m’apporte une sérénité, une joie de vivre, une totale liberté. Je ne pense plus à rien, les pensées négatives ne sont plus là», nous a confié l’élève de Zale avant d’ajouter: «Le djembé me permet d’exprimer mon émotion, que ce soit la colère ou la joie. Il est un formidable libérateur et même guérissant pour moi puisque, quand je me sens mal, il m’aide à me sentir mieux». Mme Cardin a été présidente de la Société canadienne de la sclérose en plaques, section Laurentides durant plusieurs années. Elle en est l’ambassadrice.

Du Sénégal au Québec

Lorsqu’il était au Sénégal, Zale n’aurait jamais pensé qu’un jour il viendrait au Québec. Issu de la lignée des griots de l’ethnie Lébou (les pêcheurs), chanteur de son village, il est très connu au Sénégal. «C’est dans mon village que j’ai rencontré le Québécois qui m’amené ici, Frédéric Morin», nous confie-t-il. «Je l’ai hébergé chez moi deux semaines, il n’avait plus aucun sou. Je l’ai aidé. Après il m’a demandé si ça me tentait de venir au Québec». Et c’est comme ça qu’en 2001, ils sont arrivés ensemble. «J’étais venu pour deux mois et demi et ça fait bientôt 14 ans que je suis là!» Des amis rencontrés à Tadoussac l’ont poussé à rester. Le musicien s’installera ensuite dans les Laurentides. Zale qui donne des cours, entre autres, à Saint-Jérôme se promène beaucoup. «Je fais beaucoup de concerts, des festivals, des ateliers dans les écoles ou dans les compagnies. Je partage mon art avec tout le monde pour apporter ma culture, c’est ma mission en tant que griot.» Il nous explique que traditionnellement les griots le sont de père en fils. «C’est une tradition orale. Les grands-pères prenaient le tam-tam et faisaient les annonces pour les cérémonies. On dit qu’un griot qui meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle.»

Lorsque Zale Seck joue avec ses élèves, c’est donc un maître griot qui est devant eux, qui transmet. «Je partage avec les gens qui en ont besoin. Je deviens un "tam-tam thérapeute". C’est une bonne thérapie quand tu as des problèmes tu prends ton tam-tam, tu es dans une autre dimension.»

Zale Seck anime les soirées Mandela au Coffret. En ce moment, il prépare le Festival du monde qui se tiendra le samedi 9 juillet, à la Place de la Gare.

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