La faune des Laurentides sous protection
Par Lpbw
Maxime Coursol
FAUNE. Qu’ont en commun le faucon pèlerin, la chauve-souris argentée et la tortue des bois? Ce sont trois espèces vulnérables qui sont étroitement surveillées sur le territoire des Laurentides par le ministère de la Faune du Québec.
On ne les connaît pas, mais les agents de la faune sont de véritables policiers des bois. Outre leur surveillance des braconniers, ils veillent à répertorier les espèces sur le territoire.
Ce sont eux qui font la différence dans le cas d’espèces menacées ou vulnérables, comme la tortue des bois. Ce reptile, méconnu de plusieurs, est en péril du fait de la perte de son habitat. Les agents de la faune surveillent les cours d’eau selon leur potentiel d’abriter ces tortues. S’ils observent l’espèce en milieu naturel, ils transmettent l’information à une équipe de rétablissement.
«Ce sont des gens formés pour bien identifier la tortue des bois et surtout, inventorier le territoire. Si le site est menacé, ils peuvent agir», explique Donald Jean, directeur de la Gestion de la faune Laurentides-Lanaudière pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).
Protection et suivi
L’équipe de rétablissement peut imposer deux choses: premièrement, une bande protégée de 300 m en amont et en aval du cours d’eau; deuxièmement, l’obligation d’attendre la fin de la période de nidification avant de lancer les travaux de chantier ou encore le transport routier. «On s’assure de cette façon à ce que l’espèce soit protégée», affirme Donald Jean.
Deux autres équipes de rétablissement s’affairent au nord de Saint-Sauveur: l’une d’elles veille sur les oiseaux de proie (pygargue à tête blanche, faucon pèlerin), l’autre sur trois espèces de chauve-souris menacées dans la région. La première assure le suivi des nids sur les falaises. La seconde s’occupe des routes d’écoute et visite les maternités dans les grottes afin de rester à jour sur la santé des colonies. Dans ces deux cas également, des agents de la faune veillent à la protection des lieux où les animaux vivent.
Faire appel au ministère
Le plus grand défi dans les Laurentides reste le déboisement. Les projets immobiliers et la construction de chalets en milieu rural mettent en péril les espèces. Même si des limites peuvent être imposées par les équipes de rétablissement, pendant et après l’inventaire des lieux, ils ne peuvent être partout. Donald Jean appelle donc la population à contacter les différents ministères si elle croit que des espèces vulnérables pourraient se trouver sur un site en développement.
«Quand un habitat est identifié, la Faune et l’Environnement dressent des cartes pour assurer le suivi. Il est alors plus facile de protéger les espèces qui s’y trouvent», conclut-il.