« Il y a un devoir essentiel des gouvernements municipaux et provinciaux » – Dave Blackburn
Par Lpbw
SAINT-JÉRÔME. Vendredi dernier, cinquième jour de la Semaine de la recherche à l’UQO, le professeur et ancien combattant Dave Blackburn Ph.D. du Département de travail social a présenté, lors d’un panel-discussion, un projet de recherche intitulé : « De la vie militaire à la vie civile – Enjeux transitoires, problèmes psychosociaux vécus et réussites vécues par les anciens combattants ».
« Le panel en soi a été un grand succès, nous dit Dave Blackburn. On a eu une cinquantaine de personnes, des gens du milieu communautaire, des anciens combattants, des étudiants, des professeurs, la direction de l’Université et des gens du public. Je suis très satisfait de la réponse, et de l’intérêt des gens pour les problématiques que vivent les anciens combattants », résume-t-il, ajoutant que d’excellentes idées ont été proposées en plus des témoignages touchants.
L’objectif de ce panel était de discuter des principales problématiques vécues par les anciens combattants, des enjeux, des manques à combler, de pistes de solutions. « C’était un lieu aussi pour arrimer des partenaires, faire un premier pas vers des initiatives sur le plan local et sur le plan communautaire », précise le professeur Blackburn.
Ce dernier fait en effet remarquer qu’on se tourne souvent vers le gouvernement fédéral pour les questions de vétérans, « mais, au-delà de tout cela, il y a un devoir essentiel des gouvernements municipaux et provinciaux pour s’investir aussi sur les questions des anciens combattants. Une fois que l’homme ou la femme ont mis l’uniforme de côté, ils redeviennent des citoyens comme monsieur et madame tout le monde.» C’est pourquoi, selon lui, il y a une nécessité au niveau municipal et provincial de mettre à la main à la pâte pour les aider à réintégrer la société civile après avoir passé 20 ou 40 ans dans le milieu militaire.
Lourdeur administrative
Ce que note, entre autres, M. Blackburn, et que pour certains, les besoins sont plus grands que l’offre de services qui est présentement offerte. « On parle ici des anciens combattants qui ont été libérés médicalement des Forces armées canadiennes. Il n’y a pas différence avec ceux qui sont libérés volontaires ou qui arrivent à la fin de l’âge de service. C’est là que ça accroche. »
Il ajoute : « Quand quelqu’un ne va pas bien au niveau de sa santé mentale et qu’on lui demande de remplir un nombre incalculable de formulaires, de paperasse, pour avoir accès à des prestations d’invalidité, ça devient très lourd, très demandant. Dans les commentaires que je reçois, c’est ce qui ressort le plus souvent. Il devrait y avoir un accompagnement plus rigoureux, une révision de la lourdeur administrative.»
Une autre difficulté qu’il nomme, celle d’obtenir, en 60 jours, un rapport d’un spécialiste en santé mentale, « ce qui est pratiquement impossible vu l’état du système de santé au Québec.»
Dave Blackburn a quitté les Forces armées canadiennes en juin 2014 après y avoir passé 10 ans. Lors de sa dernière affectation, il était au directorat en santé mentale en tant gestionnaire de toute la formation et de l’éducation en santé mentale pour l’ensemble des Forces canadiennes. « Ma recherche, je l’ai faite dans un domaine où j’ai travaillé dans le passé et où j’ai constaté beaucoup de besoins », nous précise-t-il.
Semaine de la recherche à l’UQO du 23 au 27 mars
La Semaine de la recherche à l’UQO du 23 au 27 mars, est un évènement public ouvrant une fenêtre sur les travaux de recherche menés à l’UQO. Cette semaine est donc consacrée aux étudiants ainsi qu’aux professeurs et chargés de cours qui présenteront des conférences, des activités de recherche, des expositions et participeront à des tables rondes et ateliers. Les activités favorisent les rencontres entre chercheurs et étudiants provenant de diverses disciplines et secteurs de recherche.
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