(Photo : Courtoisie)
L’ex-politicien Stéphane Gendron souhaite faire bouger les choses dans le dossier du golf Bonniebrook.

Golf Bonniebrook : Stéphane Gendron embauché comme lobbyiste

Par Luc Robert

Le propriétaire de l’ancien club de golf Bonniebrook de Saint-Colomban, M. Gilles Gareau, a nommé l’ex-maire d’Huntingdon, communicateur et lobbyiste Stéphane Gendron à titre de porte-parole pour faire progresser le dossier.

Voilà maintenant 12 ans que M. Gareau et les autorités municipales sont à couteaux tirés dans la transformation possible de l’ancien parcours de 18 de trous et des terrains qui le bordent. M. Gendron a pour mission « de dénouer l’impasse persistante avec les autorités municipales, une situation qui dure depuis 2013 et qui s’est concrétisée avec l’imposition d’un moratoire sur l’ensemble des projets immobiliers du territoire », est-il spécifié dans un document du lobbyiste.

« Depuis le moratoire de (l’ex)-maire Dumais, j’ai dû passer une dizaine d’années devant les tribunaux. Les conseils municipaux ont changé le zonage de l’ancien golf à plusieurs reprises, pour finalement revenir à la case de départ en 2021 ! Cette situation, comme celle de beaucoup d’autres golfs au Québec, ne peut plus durer. À Saint-Colomban, la règlementation m’impose des conditions impossibles, devant créer des lots individuels de 400 000 pieds carrés par maison, une situation incompatible avec la crise actuelle de l’accès à la propriété et au logement », a évoqué M. Gareau.

Camp de nudistes ?

Le secteur de l’ancien golf Bonniebrook totalise plus de 5 millions de pieds carrés. Il pourrait permettre « l’instauration de projets novateurs en matière d’urbanisme et d’accessibilité au logement », croit le proprio Gareau. M. Gendron a d’ailleurs prévu quelques voies de sorties à ce sujet, qu’il propose à la Ville et à la population colombanoise, pour la suite des choses.

« Nous aurions pu y aller rapidement et créer quelques domaines de multimillionnaires, ou tout simplement un vaste camp de nudistes, le long de la rivière Bonniebrook. Mon client a reçu des offres sérieuses à cet effet. Mon intervention n’est pas à ce niveau. Au cours du printemps et de l’été, nous procéderons à une vaste opération publique, qui visera à faire connaitre le secteur et son potentiel de développement. J’ai l’intime conviction que Bonniebrook pourra devenir une vitrine de développement pour le reste du Canada. Ce secteur deviendra un laboratoire vivant de ce que pourrait être l’urbanisme social du 21e siècle, écoénergétique et indépendant, mais ancré dans son milieu immédiat : la forêt et la rivière Bonniebrook. Le projet a plusieurs heures de vols en préparation : il est maintenant parvenu à maturité et le moment est venu de faire atterrir l’avion et de trouver une acceptation sociale par tout le monde » a déclaré M. Gendron, reconnu pour ne pas faire dans la langue de bois.

Trois options

Stéphane Gendron dévoilera sous peu trois options pour convertir l’ancien golf. Il a rencontré le maire de l’endroit, M. Xavier-Antoine Lalande, ainsi que la directrice générale de Saint-Colomban, Mme Stéphanie Parent, en mars 2024, afin d’exposer ses idées et de connaître la vision de la Ville dans le dossier Bonniebrook, « en considérant les nouveaux pouvoirs attribués par Québec en matière d’aménagement du territoire aux municipalités ».

« Il n’est pas normal qu’on ne puisse par mettre à profit les nouvelles règles et mettre en valeur ce superbe territoire. Des cas similaires se règlent, comme à Terrebonne. Même si je possède une formation juridique, je ne veux pas m’impliquer dans la saga judiciaire Saint-Colomban/Bonniebrook. On doit se placer au-dessus de la mêlée. M. Garceau veut boucler la boucle et pouvoir offrir du logement. Il ne veut pas de densification avec des buildings de 12 étages. Mais évidemment, il y aurait quelques modifications de zonage à effectuer. On parle d’une zone récréo-touristique sur place, mais il y a sûrement moyen qu’une zone résidentielle puisse aller là », a souhaité tout haut M. Gendron.

Ce dernier s’est engagé auprès de la Ville à détailler les trois projets distincts proposés. « Les nouveaux sites, sans densification, seront lancés par une compagnie canadienne. Il existe même un volet à vocation champêtre, qui inclut des chevaux. On a un site internet avec une vidéo, vivrebonniebrook.ca, pour promouvoir notre territoire et les idées de M. Gareau. On enchainera sous peu avec le dévoilement des possibles logements et/ou propriétés. Le maire Lalande a dit qu’il regarderait ça de près », a repris M. Gendron, en bon politicien.

De son côté, la directrice du Service des communications de Saint-Colomban, Mme Émilie Sénécal, a soutenu au journal Le Nord « que la Ville n’a pas de commentaire à formuler », sur la venue de M. Gendron dans le dossier.

Quant aux rumeurs voulant que l’ex-bouillant politicien se lance dans le monde municipal à nouveau, M. Gendron a laissé peu de place à l’interprétation.

« J’ai 57 ans et plein de beaux dossiers pour m’occuper comme lobbyiste. On ne dit jamais « jamais », mais je me sens très bien dans mon secteur d’expertise », a-t-il tranché.

1 commentaire

  1. Il faut des lots de 1000pi2 pour des maisons en rangées qui sont individualisés de manière optimale (voir http://www.imperatifmaison.org pour une impression).
    Ce qui exige des investissements dans les infrastructures souterraines (eau et égouts).
    Si l’on est pas prêt pour se type de projet, mieux vaut attendre.
    Surtout il ne faut pas continuer à petit feu avec le genre de développement résidentiel tel qu’on a connu depuis des décennies soit des terrains trop grands pour trop peu de maisons. C’est pourquoi il aurait fallu et faudrait encore un impôt sur la terre (Land Value Tax).

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