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Garder l’œil ouvert et réagir!

Par Sandra Mathieu

Partir du bon pied, pas juste pour les écoliers

Troubles alimentaires chez les jeunes

Sandra Mathieu, collaboration spéciale
Les statistiques chez les jeunes sont alarmantes quant à l’insatisfaction de leur image corporelle. Avec la grande accessibilité des médias sociaux et les images photoshopée qui y sont véhiculées, les troubles alimentaires n’ont pas fini de faire leurs ravages. Annie Aimé, chargée de cours au Département de psychoéducation et de psychologie au pavillon de Saint-Jérôme de l’UQO et psychologue en clinique privée, dévoile quelques trucs pour rester à l’affût des signes avant-coureurs des troubles de l’alimentation.
« Un trouble alimentaire arrive souvent de façon insidieuse; c’est pourquoi les parents doivent être attentifs, souligne d’entrée de jeu Mme Aimé, qui se spécialise dans ce domaine. La perte de poids n’est pas toujours le premier indicateur. »
Ainsi, un jeune qui a toujours de bonnes raisons de ne pas manger avec nous, qui revient de l’école la boîte à lunch presque pleine, qui se précipite aux toilettes ou dans sa chambre après les repas, qui s’isole, qui parle beaucoup de nourriture, qui augmente sa quantité d’exercices physiques, qui se pèse et se mesure de façon compulsive, etc., sont tous des indices.
Elle ajoute que le parent peut se questionner dès qu’il y a un changement dans le comportement alimentaire et dans l’attitude de son enfant, qu’elle soit psychologique ou sociale. Un jeune qui aurait un ami avec des troubles alimentaires est plus susceptible de développer un trouble.
« Plus l’exposition aux médias est grande, plus la vulnérabilité augmente, ajoute Mme Aimé. De même, les parents sont des modèles et il est important d’éviter de dévoiler ses propres complexes à ses enfants ou de parler de nos insatisfactions par rapport à notre corps. On peut également se questionner comme famille sur la façon dont on aborde l’estime de soi. »

Comment réagir?

« Si on a des doutes, on peut demander aux amis, aux professeurs et intervenants à l’école s’ils ont remarqué des changements. Dès qu’il les perçoit, le parent peut ouvrir le dialogue et trouver des moments opportuns pour en parler. Il faut savoir que même si le plus tôt est le mieux pour consulter, il n’est jamais trop tard. Je recommande de consulter dès qu’il y a atteinte au fonctionnement quotidien du jeune et qu’on détecte une détresse psychologique. Plus on voit le jeune tôt en clinique et meilleur est le pronostic. »

Saviez-vous que…?

Les troubles de l’alimentation se distinguent par une perturbation grave du comportement alimentaire : le fait de manger trop ou trop peu, ainsi qu’une grande préoccupation concernant la taille et la forme de son corps.
Les causes derrière les troubles de l’alimentation sont multiples. Des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux peuvent avoir une influence.
Parmi les troubles reconnus, on retrouve maintenant l’hyperphagie boulimique (tendance à surconsommer, sans nécessité sur le plan métabolique ou énergétique, sans recours régulier aux comportements compensatoires) et l’orthorexie (comportement névrotique caractérisé par l’obsession d’une alimentation saine).

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