Deux PME d'un même secteur pourraient s'aider afin d'accroître l'innovation.

L’importance de bâtir une communauté d’affaires

Par Rédaction

Le besoin de créer une communauté d’affaires entre entreprises est probablement plus présent que jamais. Avec le contexte économique actuel, les petites et moyennes entreprises (PME) locales peuvent tirer des bénéfices en s’associant et en s’aidant.

C’est du moins ce que pense Véronique Le Gall, professeure à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), au campus de Saint-Jérôme. Mme Le Gall a fait des recherches sur le développement des PME et leur collaboration entre elles. Elle rappelle d’ailleurs qu’il n’y a pas que les droits de douane qui créent le contexte économique turbulent dans lequel nous sommes présentement.

« Il y a, entre autres, la dépréciation du dollar canadien et les différends commerciaux avec la Chine depuis octobre 2024, indique la professeure. Il y a aussi le contexte politique actuel, avec les élections. Est-ce que créer une communauté d’affaires fait partie de la solution ? Oui, ça pourrait. »

Les avantages

Tisser des liens entre PME locales peut aider, mais comment ? La professeure mentionne qu’il ne s’agit pas d’un seul aspect.

« Ça permet de moins dépendre de l’international et donc de miser plus sur l’activité économique régionale, commence-t-elle. On constate aujourd’hui que nos liens avec les États-Unis affectent énormément la compétitivité de nos entreprises. Miser sur le local et la collaboration entre les entreprises, ça va aider à moins dépendre des autres et de ces liens externes. »

Elle explique que la communauté d’affaires permet de partager des ressources comme les infrastructures, les outils technologiques ou même de la main-d’œuvre. Il est aussi possible de s’associer pour de la coproduction. « Ça augmente l’efficacité et réduit les coûts », ajoute Mme Le Gall.

Deux PME d’un même secteur pourraient s’aider afin d’accroître l’innovation. Dans cette situation, il est plus facile pour ces dernières de s’échanger de l’information.

Les points positifs ne s’arrêtent pas là. Travailler en équipe peut influencer d’autres secteurs, selon la professeure.

« Lorsque les entreprises s’associent, elles pèsent davantage politiquement, dit-elle. De faire partie d’organismes comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), ça aide à influencer les politiques publiques. En plus, en collaborant, ça aide à renforcer l’identité économique et locale. »

À Saint-Jérôme

Il n’y a pas que la FCEI qui se consacre à la réussite des PME canadiennes et qui permet de créer des liens et d’avoir un impact. Pour Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme, la communauté d’affaires est un sujet que la Ville a à cœur.

« C’est important à un tel point qu’en juin 2023, nous avons inauguré la Centrale des affaires afin d’aider et accompagner ceux et celles qui veulent faire des investissements et des affaires à Saint-Jérôme, dit-il. On sentait que la ville était en train de devenir encore plus importante qu’elle l’était déjà. Aujourd’hui, la Centrale peut compter sur des gens extrêmement qualifiés pour aider les investisseurs dans leurs investissements faits à Saint-Jérôme. »

Bien qu’elle travaille individuellement avec chaque entreprise locale, la Centrale indique organiser des activités de réseautage pour aider à développer la communauté d’affaires. Elle organise également des activités avec Synergie Économique Laurentides, durant lesquelles les entreprises travaillent sur une problématique.

La Centrale collabore également avec Laurentides International, qui ont des programmes pour aider à diversifier les marchés des PME locales.

M. Bourcier considère que les villes et municipalités doivent aussi en donner afin d’aider à développer une communauté d’affaires.

« Nous voulons aider et faire de notre mieux pour que le centre-ville de Saint-Jérôme s’améliore, souligne le maire. Nous avons des projets pour les prochaines années. Je ne peux pas en parler tout de suite, mais ça va améliorer la ville. Nous regardons de l’avant et sommes maîtres de notre propre destin. »

La Centrale croit que la meilleure chose à faire pour soutenir les entreprises et commerçants du centre-ville, c’est d’amener des clients sur place ou d’avoir des programmes de subventions.

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