Cathéter laissé dans le bras d'une patiente : un incident préoccupant selon le CSSS
Par LpbwSAINT-JÉRÔME. Lundi soir, le 29 décembre, Mme Thérèse Villeneuve, une résidente de Saint-Jérôme âgée de 89 ans, patiente de l’urgence de Saint-Jérôme, était renvoyée chez elle par l’hôpital en taxi, seule, vêtue d’une mince jaquette, avec deux draps de coton sur les épaules et en pantoufles. Il faisait moins 14 degrés. Par ailleurs, Mme Villeneuve avait encore un cathéter d’inséré dans une veine à son arrivée à sa résidence.
« Mme Thérèse Villeneuve était sur une civière à l’urgence où elle était arrivée en ambulance trois jours plus tôt et en attente d’être hospitalisée lorsqu’on lui a dit que finalement on avait besoin de sa civière pour quelqu’un d’autre », explique sa fille, Lorraine David.
Selon Mme David, le médecin avait autorisé le congé de leur mère en fin d’après-midi « et on demandait à ce qu’on vienne la chercher. » Lorraine, qui avait visité sa mère le midi même à l’urgence s’est alors dite très surprise du changement puisque l’infirmière lui avait à ce moment-là confirmé que Thérèse Villeneuve était toujours en attente d’être hospitalisée.
Comme les deux filles de Thérèse Villeneuve ne pouvaient pas se déplacer, Lorraine David a donc téléphoné à l’urgence et a parlé avec l’infirmière de sa mère pour lui expliquer la situation et l’informer « qu’elle pourrait toutefois passer tôt le lendemain matin. L’infirmière a acquiescé. Il était 18 h ».
Puis, vers 19 h, Lorraine a téléphoné à la résidence de sa mère, La Belle Villa, pour les informer qu’elle ramènerait sa mère le lendemain matin. Quelle ne fut pas sa surprise d’entendre : « Elle vient juste d’arriver en taxi ! »
La famille et les amis de Mme Villeneuve trouvent la situation inhumaine. » Lorsque l’on soigne l’être humain, n’est-ce pas la logique même de le faire de façon humaine ? Il faut cesser de traiter les gens comme des numéros. Il faut cesser de vouloir gérer le système médical de façon inhumaine », soutient Lorraine David.
Clarifications du CSSS
« Nous sommes désolés des inconvénients et de l’inconfort vécus par la patiente lors de son retour à sa résidence, a déclaré la directrice générale adjointe Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Saint-Jérôme, Liette St-Hilaire. Nous reconnaissons la nécessité de prévoir le retour des patients à leur domicile, de façon sécuritaire et en collaboration avec la famille. Cependant, il est important de savoir que les patients qui ne requièrent plus de soins de l’urgence doivent retourner à leur domicile, et ce, dans leur intérêt, surtout pour les personnes âgées ».
Le CSSS précise que le personnel de l’urgence doit s’assurer de contacter les proches pour les tenir au courant de la décision du médecin qui décide de donner le congé au patient. « Les proches ont aussi la responsabilité de ramener la personne le plus rapidement possible lorsque le congé est donné. »
« Dans le cas de notre patiente, lorsque le congé a été donné par le médecin, après son évaluation, des démarches ont été effectuées auprès des membres de la famille pour que quelqu’un vienne chercher madame pour la ramener à la résidence, explique Mme St-Hilaire. La famille n’ayant pas pu organiser son retour, nous avons joint la Résidence de madame, où elle demeure. Elle était attendue par les responsables de la Résidence.
Toutefois, nous reconnaissons que nous aurions dû demander à la Résidence de nous transmettre un manteau et des bottes pour le retour », reconnaît Mme St-Hilaire.
Un incident très préoccupant
« En ce qui concerne le cathéter laissé dans le bras de la patiente, l’établissement considère cet incident très préoccupant. Des correctifs seront immédiatement demandés dans le protocole de départs des patients de l’urgence afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise», transmet Nathalie Nolin, chef du service des communications du
Centre de santé et de services sociaux de Saint-Jérôme dans un communiqué émis ce matin.
« Il est très important de considérer qu’il n’est pas approprié de garder les gens à l’urgence lorsqu’ils ne requièrent plus de soins à l’urgence. Les risques sont encore plus élevés à ce moment-ci de l’année, alors que plusieurs cas d’influenza et de gastro-entérite circulent dans l’établissement », ajoute-t-elle.
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