Cartons d’électeurs : des saisonniers hippolytois ne veulent pas être oubliés
Par Luc Robert
Des propriétaires saisonniers de Saint-Hippolyte espèrent voter aux prochaines élections municipales, malgré une certaine confusion quant à la reconnaissance d’éligibilité et le retard d’acheminement de cartons par Postes Canada.
Rappelons d’entrée de jeu que le vote par anticipation se tiendra dès ce dimanche 26 octobre, suivi de l’élection officielle du 2 novembre.
Des électeurs légaux et établis de longue date craignent d’être lésés dans leur droit démocratique de participer au suffrage universel. Des propriétaires saisonniers de Saint-Hippolyte ont voté sans problème aux élections municipales de 2009, 2013, 2017 et même de 2021. Or, sur leur carton d’électeur, distribué en 2025 par la municipalité via une agence de sécurité privée, ainsi que par des membres de la sécurité communautaire et des pompiers locaux, des citoyens ont lu «qu’il n’y a pas d’électeur admissible à cette adresse postale» sur leur carton.
Au comité de révision, Mme Marilou Lafrance, adjointe de la présidente d’élection de Saint-Hippolyte, Mme Marie-Ève Huneau, a signifié que «Québec a changé le formulaire pour le vote des non-résidents. Il pourrait y avoir eu quelque chose là. Nous fonctionnons à partir des listes électorales.»
De son côté, Élections Québec a indiqué ne pas avoir fauté dans le processus.
« Nous n’avons aucune donnée quant aux électeurs non domiciliés de notre côté, ce processus est géré par les municipalités. (…) Concernant la confection de la liste électorale municipale, la façon de faire est la suivante : au début de la période électorale, Élections Québec envoie au président d’élection de la municipalité la liste des électeurs qui sont domiciliés sur leur territoire. Nous faisons l’extraction de ces données à partir de la liste électorale permanente du Québec, dont nous assurons la gestion. Le président d’élection ajoute à cette liste les électeurs dits « non domiciliés » dans la municipalité, c’est-à-dire les personnes qui ont le droit de vote dans la municipalité parce qu’elles sont propriétaires d’un immeuble ou qu’elles occupent un établissement d’entreprise depuis au moins 45 jours, le jour des élections (au besoin, voir les conditions à remplir pour voter). Pour voter, ces personnes doivent demander d’être inscrites sur la liste électorale. Si elles ont déjà fait une demande dans le passé, leur inscription demeure valide dans le temps, tant que leur statut n’a pas changé. Les municipalités doivent donc conserver les formulaires de demandes d’inscription pour ajouter ces électeurs à la liste électorale à chaque élection », a détaillé Mme Julie Saint-Arnaud-Drolet, porte-parole d’Élections Québec.
Limite de révision
À la révision électorale en personne, certaines dates de naissance erronées ou absentes auraient été remarquées, selon des plaignants ayant contacté le Journal. Or, la dernière journée légale pour présenter au comité de révision une modification était le 20 octobre.
« Chaque municipalité est responsable d’organiser ses élections. Les présidentes et présidents d’élection municipaux sont indépendants dans l’exercice de leurs fonctions; Élections Québec les soutient, mais n’a pas d’autorité sur eux et ne supervise leur travail. Nous n’avons donc pas de pouvoir d’action », a poursuivi Mme Saint-Arnaud-Drolet.
Même après vérifications via internet en fournissant l’adresse et la date de naissance à un site de validation, des propriétaires saisonniers ont obtenu le même constat d’électeurs devenus «invalides». Cela a soulevé des inquiétudes auprès des candidats à la mairie, d’autant plus que chaque vote comptera dans une lutte à trois partis.
Des informations recueillies auprès des autorités locales démontrent d’ailleurs que 17 % des électeurs de Saint-Hippolyte sont des propriétaires saisonniers, donc près d’un électeur sur cinq. La municipalité répertorie 63 lacs sur son territoire.
Deuxième carton
Par mesure de prévention, Élections Québec formule des recommandations aux présidents d’élection municipaux.
« La loi prévoit que l’envoi de l’avis d’inscription doit se faire à l’adresse de l’électeur qui le rend admissible à voter dans la municipalité (donc à l’adresse de l’immeuble dont il est propriétaire ou à l’établissement d’entreprise qu’il occupe dans la municipalité). Cela dit, nous suggérons aux présidents d’élection de l’envoyer également à leur adresse de correspondance (donc à l’adresse de leur domicile à l’extérieur de la municipalité), pour que l’électeur reçoive les informations nécessaires au vote en temps opportun. Pensons par exemple au propriétaire d’un chalet qui n’irait pas dans la municipalité au cours de la période électorale : il appréciera recevoir l’information à l’adresse de sa résidence principale », a conclu Mme Saint-Arnaud Drolet.