La tradition des Patriotes de Saint-Stanislas au football à 12 est compromise. Archives

Transformation tumultueuse pour les Patriotes de Saint-Stanislas

Par Luc Robert

Deux des trois formations de football de l’école secondaire Saint-Stanislas ne reviendront pas sur le terrain en septembre prochain. Leur troisième club obtient un sursis d’une saison, au terme de laquelle sa survie sera réévaluée. Il s’agit de football traditionnel à 12 joueurs.

La direction de l’établissement a avisé que la formation cadette (2e et 3e secondaires) est abolie dès la fin des classes actuelles. L’équipe benjamine (1re secondaire) a déjà été dissoute. Une grâce d’une saison est accordée à l’équipe juvénile (4e et 5e secondaires), après quoi son statut sera réévalué. Il semble donc que le football traditionnel à 12 joueurs contre 12 achève pour les Patriotes. Il existerait une possibilité qu’un format à 9 joueurs contre 9 soit étudié comme option de remplacement.

« Cette décision difficile (pour les Cadets) a été prise à ce moment-ci pour permettre aux jeunes qui souhaitaient poursuivre le football d’avoir l’opportunité de le faire avant qu’il ne soit trop tard. Lors des pratiques les soirs de semaine, seulement 10 à 14 joueurs cadets se présentaient. Sur la liste officielle, ils étaient 24. Tous les joueurs cadets absents des pratiques ont été rencontrés. Certains d’entre eux ont manifesté leur intention d’aller jouer au civil, alors que d’autres ont tout simplement décidé de ne plus jouer au football. Enfin, de 24 joueurs, la liste officielle est passée à 18 alors que les règlements du RSÉQ en demandent 24 », a spécifié d’entrée de jeu Mme Nadyne Brochu, agente de développement – communication, au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN).

« Joueurs insuffisants »

Des parent trouvent tout de même triste la situation actuelle. « La cohorte actuelle aurait terminé son cours du secondaire dans un ou deux ans, selon les cas. Malgré leur droit acquis d’avoir commencé leur parcours avec les Patriotes dès la première secondaire, plusieurs joueurs ne pourront pas le terminer. C’est un coup de massue en plein front, alors qu’ils amorcent les examens de fin d’année du ministère de l’Éducation », a déploré un père qui a propagé la nouvelle au journal Le Nord.

Ce dernier a réuni les numéros de téléphones d’autres parents de joueurs, afin d’essayer de trouver une solution. « Nous ne comprenons pas où la direction veut en venir. On nous dit que nos jeunes pourront demeurer à l’école Saint-Stanislas pour achever leur diplôme. Mais pensez-vous qu’ils auront la motivation de poursuivre leurs études là, pendant une ou deux autres années, sans leur sport de prédilection ? », a-t-il évoqué.

Le CSSRDN a détaillé ainsi le fil de réflexion de l’école Saint-Stanislas. « Tous les parents ont été rencontrés le 24 mars, date à laquelle ils ont été informés que le nombre de joueurs était insuffisant et que cela mettait la prochaine saison à risque d’être annulée. La plupart des joueurs de l’équipe juvénile sont finissants et quelques-uns quittent l’équipe en cours d’année. La direction doit donc se garder un droit de réserve, par prévoyance, pour l’année 2026-2027, si le recrutement de joueurs ne permet pas d’avoir une équipe complète. Si le nombre de joueurs atteint 24, la question ne se pose pas, il y aura une saison. Autrement, elle sera annulée », a précisé Mme Brochu.

Pas une question budgétaire

Les parents sont revenus sur l’annonce de la mesure. « Ils ont commencé par couper dans le transport scolaire aux joueurs des profils régionaux (sports), il y a 2 ou 3 ans. Ensuite, c’est devenu une histoire de provenance de quartier pour regarnir les effectifs des clubs. Et là, on nous dit que c’est terminé. Ils ont vraiment le sens du timing ! Tout pour démotiver les jeunes. »

Le CSSRDN a toutefois confirmé que la décision ne provient pas de l’aspect financier. « Ce n’est pas une question budgétaire. Nous devons répondre aux intérêts des élèves. Seulement 4 % des élèves de la 5e et de la 6e année des écoles de bassin sont intéressés par le football. De plus, l’école secondaire Saint-Stanislas est au maximum de sa capacité d’accueil d’élèves. Elle ne peut plus accueillir d’élèves hors bassin, devant prioritairement desservir sa clientèle de quartier. La réalité liée à l’explosion démographique du secteur desservi par l’école n’est pas à négliger. L’école a toutefois mis en place d’autres programmes, comme le sport multiple, qui se veut très populaire auprès des jeunes », a dévoilé Mme Brochu.

Les bouleversements rencontrés n’auraient cependant pas aidé à trouver de la relève. « Les jeunes étaient sollicités dans trois écoles du bassin, à savoir les écoles Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, Saint-Jean-Baptiste et Joli-bois. Mais plusieurs parents ont refusé que leurs jeunes se joignent aux Patriotes, sachant qu’ils devraient les déplacer soirs et matins, en plus de l’incertitude quant à l’avenir du programme. Et si on veut obtenir des éléments des autres écoles du CSSRDN, ils doivent faire une demande de dérogation de changement d’école, sans être assuré que la démarche sera acceptée. On me dit que ces places sont très limitées », a pensé tout haut un père désabusé.

Début pour les Carcajous

Ironie du sort, les Patriotes ont disputé vendredi soir dernier, 30 mai, un match hors-concours à Sainte-Adèle, contre les Carcajous de l’école secondaire A.-N.-Morin, qui eux amorceront en septembre leur première saison régulière à vie, dans une ligue à 12 joueurs.

« Les Carcajous vont évoluer dans le D4, à leurs premiers pas, qu’on nous a dit. Les Patriotes entament leur début de la fin dans le niveau D3, pour une année de sursis. Les Patriotes représentent un fleuron dans les Laurentides, avec des championnats provinciaux, une présence au Bol d’Or et plusieurs bannières de championnats régionaux. Pas plus tard qu’en 2023-2024, les Alouettes sont venus prononcer une conférence à nos jeunes, en leur spécifiant de ne jamais lâcher. La direction d’école aurait pu prendre des notes ! Il formeront encore plus de jeunes sédentaires », a prédit un autre père angoissé pour l’avenir de sa progéniture.

« Lors de la dernière activité d’accueil (en décembre dernier), l’école a fait vivre un atelier « Football ». Mais à la réception des choix de cours, seulement 9 inscriptions ont été enregistrées sur un potentiel de 150. De plus, un sondage a été réalisé en vue de former une équipe dans la ligue parascolaire du CSSRDN. Sur 83 répondants, 69 ont répondu qu’ils n’étaient pas intéressés, alors que 14 ont manifesté de l’intérêt. Si le nombre d’élèves intéressés franchit le cap des 18, il pourrait alors y avoir une équipe en parascolaire », a lancé Nadyne Brochu face aux possibilités à considérer.

Pour leur part, les entraîneurs des Patriotes ont préféré ne pas commenter les péripéties en montagnes russes du programme de football.

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