(Photo : MAURICE GANET)

Samuel Picard, le surdoué de la course à pied

Par Luc Robert

Athlète multidisciplinaire

Luc Robert, Collaboration spéciale
C’est en cherchant à améliorer ses chronos et sa technique que Samuel Picard, de Saint-Hippolyte, a atteint des sommets.
Cet étudiant du primaire a même fait la barbe… aux coureurs benjamins du secondaire, tant au championnat régional qu’à l’échelle provinciale.
Peu importe s’il s’élance en ski de fond, en forêt au cross-country, ou encore sur piste lors des courses à pied, le sympathique jeune homme de 12 ans ne laisse personne indifférent; au championnat régional, tenu à Sainte-Thérèse, il a enlevé l’épreuve des 1200 m en 3 min 52 s, avant de prendre la deuxième position aux 800 m, en 2 min 23s. Puis, à Ville de Saguenay (secteur Arvida depuis la fusion), il a tout balayé au provincial, sur les mêmes distances.
«À Sainte-Thérèse, pour les régionaux, il s’agissait d’une première vraie fois, en athlétisme, où je compétitionnais sur une piste synthétique de 400 m. Je m’élance habituellement sur celle en gravier, à Saint-Jérôme. Tellement concentré, je ne me rendais pas compte de la différence», a souligné l’humble coureur.
Au Saguenay, il a évolué sous la bannière de la région Laurentides-Lanaudière.
«Au niveau provincial, je dirais que ç’a été moins difficile qu’à Sainte-Thérèse. Il y avait un athlète du Collège l’Assomption qui était absent. Au régional, il était parmi les meneurs. Je visais tout de même une médaille à Ville de Saguenay».

Histoire peu banale

Natifs de Tête-à-la-Baleine, un petit village isolé de la Côte-Nord, Samuel et sa sœur Sarah-Ève y ont vécu presque toute leur vie. Ce petit village de 100 personnes, près du Labrador, n’est pas relié par une route au reste du Québec.
«Je courais sur les routes en gravier du coin quand mon père m’a demandé si je voulais faire des sprints d’un kilomètre. J’ai essayé et j’ai adopté ça. J’adore les sports individuels. Tu veux améliorer tes aptitudes. Dans mon cas, le souffle et l’endurance.»
Loin d’être une histoire de performance, Samuel Picard a fait preuve de confiance, d’entêtement et de constance. «À six ans, Samuel a décidé de courir par lui-même, à raison de trois fois par jour. Huit mois à courir dans la neige, les blizzards et les tempêtes, à s’entraîner pour rêver un jour de rencontrer d’autres jeunes qui courent comme lui. Huit mois plus tard, il s’est embarqué avec sa mère pour une journée et demie de bateau, vers Blanc-Sablon… pour quatre minutes de course et rencontrer ses premiers concurrents», s’est remémoré son père, Jean Picard.
À Blanc-Sablon, il est reparti avec l’or. Des amis ont commencé à courir avec lui. Puis, au régional de la Côte-Nord, à Gallix, Samuel l’a emporté par 0,5 s sur 1 km, alors qu’il était en troisième année. Les provinciaux, le ski de fond, le cross-country, la migration au sud (les Laurentides, pour la famille Picard) et les championnats de l’Est du Canada ont suivi, avec toujours des résultats impressionnants en trame de fond.
Samuel et sa sœur s’entraînent de façon autonome, dans les rues du secteur du Lac-Maillé. «Présentement, j’essaie de faire plus d’étirements, car cela m’a déjà joué un mauvais tour en 2017. Là, je me trouve dans une période de repos, donc un maximum de 10km par semaine. Mais au pic de l’entraînement régulier, ça peut varier entre 20 et 60 km. J’aimerais un jour participer aux Jeux du Québec et aux Jeux du Canada», a conclu celui qui a aussi dominé dans les styles libre et classique, à Saint-Gabriel-de-Brandon, lors d’épreuves de ski de fond, sur le circuit Noram.

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