Hockey semi-pro : L’enfant prodige rentre au bercail comme adversaire
Par Luc Robert
L’expression « nul n’est prophète en son pays » s’applique bien au Jérômien Benoît Gratton, qui affrontera pour une première fois à l’aréna Rivière-du-Nord, les Pétroliers du Nord, ce samedi à 20h.
L’ex-patineur du Canadien de Montréal est surtout reconnu pour avoir remporté la Coupe Memorial, avec les défunts Prédateurs de Granby, en 1996. « Rien ne s’approche de cette victoire, dans ma carrière. La LHJMQ n’avait pas gagné la Coupe Memorial depuis 25 ans et nous étions la risée dans la Ligue canadienne. J’ai réalisé ensuite ce que nous avons accompli avec Michel Therrien comme entraîneur-chef ».
L’ancien attaquant, provenant du quartier Saint-Antoine, a roulé sa bosse dans la LNH de Washington (choix de 5e ronde des Caps en 1995, 105e au total) à Calgary, en passant par Montréal. Il a achevé sa carrière en Europe. « J’ai connu de bons moments au D.C. et en Alberta, mais ça a été totalement différent d’endosser le chandail du Canadien. À Montréal, même comme 3e ou 4e centre du club, tu es une vedette dans tous les centres commerciaux » (rires).
Reconnu pour ne pas craindre de se salir les mains, Benoît Gratton adorait faire prendre des punitions à l’adversaire. « Quand tu passes de meilleur compteur dans le midget AAA à 4e centre à mon arrivée à Laval, puis à joueur d’utilité dans la LNH, tu es prêt à tout pour percer. En provoquant les adversaires, j’ai trouvé une façon de faire ma niche ».
Marquis de Jonquière
À son retour d’Europe en 2015, il a accepté de joindre les rangs de Jonquière, dans la Ligue nord-américaine de hockey. « Ça brassait sérieusement et certaines parties duraient quatre heures, à l’époque. Un proprio des Marquis, Marc Boivin, m’a convaincu que le style de jeu avait changé. J’ai finalement disputé deux saisons au Palais des Sports, tout en gagnant les séries sous Richard Martel, à ma dernière année comme joueur. J’en suis maintenant à une 3e campagne derrière le banc, comme entraîneur-chef ».
Celui qui s’occupe des joueurs juvéniles D2, avec les Couguars de l’école secondaire Cap-Jeunesse, entrevoit son retour à Saint-Jérôme avec des papillons dans l’estomac. « Ça va être spécial de diriger ici, mais contre les Pétroliers. Ma famille et mes amis ne veulent pas rater ce premier duel. Quant aux Marquis, je préconise principalement l’utilisation de jeunes. À chacun sa façon de monter son équipe. Je peux vous certifier qu’à mes deux dernières saisons comme joueur, je me suis remis à l’entraînement intensif. Parce que ta condition physique descend vite, de 35 à 40 ans ». « Quant à la LNAH, j’espère qu’elle reviendra à 8 clubs. Granby, Matane et Lévis-Lauzon semblent intéressés. Le commissaire Jean-François Laplante fait du bon travail en coulisses. Dans la Ligue américaine, quand j’évoluais avec les Flames de St.John (AHL), l’intérêt a été tué aux Maritimes, lorsqu’on disputait 12 parties par année, toujours face aux mêmes équipes de notre division. Joueurs et partisans se lassaient de toujours voir les Canadiens de Fredericton, les Sénateurs de l’Île-du-Prince-Édouard et les Oilers du Cap-Breton ».