(Photo : Raynald Morand)
Éric Lapointe transporte son équipement partout dans les arénas de la LHSAAAQ.
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Décès d’Alec Reid : Chaque seconde compte dans le feu de l’action

Par Luc Robert

Éric Lapointe possède un poste névralgique. Le gérant de l’équipement des sportifs de Joliette, aussi soigneur à ses heures, intervient régulièrement auprès des joueurs en détresse.
Le Jérômien d’origine déplore le décès du hockeyeur de l’Armada, Alec Reid, survenu hors glace. Lapointe a sauvé la vie de Christopher Bourque, le 20 décembre 2005, à l’aréna Melançon.
« Chris évoluait pour Granby. Il a fait une crise d’épilepsie et est entré en convulsions sur la patinoire. J’ai reconnu les symptômes et je me suis concentré sur les manœuvres. Tu n’as pas le temps de laisser sortir tes émotions. Tu appliques les soins à donner. Il avait cessé de respirer. Je l’ai réanimé. Même 14 ans après, j’ai encore des images de sa détresse », s’est remémoré l’ancien employé des Panthères.
Honoré par la formation jérômienne, il a été touché par le départ soudain de Reid, dans la fleur de l’âge à 18 ans. « Les jeunes sont des machines d’endurance physique. Mais quand tu as des prédispositions de maladies, c’est difficile. Alec n’évoluait plus avec l’Armada depuis quelques semaines, à cause de complications. RIP ».

Racisme et intimidation

Éric Lapointe travaille pour les Sportifs de Joliette, depuis maintenant six ans. L’équipe évolue dans la Ligue senior AAA du Québec, un circuit senior privé, où les bagarres sont légion. Or, la ministre de l’Éducation, Isabelle Charest, veut sensibiliser les circuits seniors au sujet de l’intimidation, des bagarres et du racisme.
« En mars 2008, l’ex-ministre Michelle Courchesne voulait tout bousculer après que Jonathan Roy, des Remparts, eut administré une raclée au gardien Bobby Nadeau, des Saguenéens. Depuis ce temps, les bagarres ont presque disparu du junior majeur et dans le junior AAA ».
Le hockey senior est quant à lui un monde particulier, où la vieille mentalité du hockey robuste et intimidant conserve sa part d’amateurs.
«Le hockey senior est devenu plus rapide, mais reste encore rude. C’est acceptable jusque là. C’est toutefois inconcevable dans des dossiers de violences extrêmes, quand des joueurs voient leur vie future compromise. Qu’on pense au défenseur Louis-Étienne Leblanc, de Saint-Léonard-d’Aston, qui avait subi en 2015 une fracture de la mâchoire après une attaque sournoise, ou encore le cas de Julien Gauthier, de Donnacona, victime d’une commotion après un coup de poing au visage en 2018, alors qu’il se tenait en retrait d’une bagarre générale».
«Quant à l’intimidation, ce sont souvent les mêmes petits groupes d’individus, qui se déplacent d’un aréna à l’autre, qui provoquent et déconcentrent les joueurs et partisans adverses. À Joliette, il existe un groupe nommé le « Savage Squad »…, mais on a huit gardiens de sécurité pour les superviser. On vit avec cet entourage, mais le racisme et les débordements n’ont pas leur place», a-t-il tranché.
À 48 ans, celui qui possède 18 ans d’expérience dans le métier apprécie la nouvelle génération de hockeyeurs. « Les joueurs sont plus reconnaissants en 2019. Dans le temps, il y avait plus de p’tites vedettes pour nous achaler. L’appréciation de nos jeunes me motive à continuer ».

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