Une simulation qui implique 25 victimes
Par LpbwVéritable vision d’horreur pour les témoins et les figurants, la simulation d’accident grave impliquant un autobus scolaire et trois voitures aura été un succès pour les services d’urgence impliqués. Du côté des pompiers et des ambulanciers, on testait la capacité des services régionaux à répondre à une tragédie impliquant 25 victimes. Récit d’une intervention.
Cette simulation devait permettre de mieux connaître ce que peuvent offrir les différents services d’urgence du territoire. Elle aura permis de raffermir les liens entre les différents corps de pompiers et de voir certaines lacunes.
Les principaux acteurs visibles étaient les pompiers de Saint-Hippolyte, de Saint-Jérôme, de Prévost et de Sainte-Sophie, ainsi que des figurants de l’école primaire des Hauteurs. Michel Raymond, directeur sur Service de Sécurité Incendies de Saint-Hippolyte, était l’éminence grise du projet.
Ajoutons à cela le ministère des Transports du Québec (MTQ), L’Association pour l’aide aux sinistrés, la police Rivière-du-Nord, un chauffeur d’autobus, les Services Préhospitaliers Laurentides Lanaudière (SPLL) et le Centre Hospitalier de Saint-Jérôme.
Deux commanditaires, Remorquage A-1 de Saint-Hippolyte et Remorquage Maisonneuve de Saint-Jérôme, assuraient l’approvisionnement matériel, soit les trois voitures accidentées et l’autobus.
Le scénario
Le scénario imaginé par Michel Raymond et ses acolytes reconstituait une collision frontale entre autobus scolaire et trois automobiles. Environ 25 jeunes étaient à bord de l’autobus, puis une dizaine de personnes dans les autos. À 10h, tout le monde est prêt. Une section du boulevard des Hauteurs (route 333) au coin du Chemin du Lac Connely, est fermée par le MTQ. Les figurants prennent place à bord des véhicules, les jeunes dans l’autobus avec le chauffeur. On demande aux spectateurs, parents, amis et journalistes, de bien respecter un périmètre de sécurité.
L’appel au 911 est lancé par celui qui joue le rôle de témoin de l’accident. Il est 10h09. Le premier arrivé est un policier. Il place sa voiture et fait un tour rapide des lieux, radio-émetteur à la main, pour évaluer l’ampleur de l’accident et demander du renfort. Un second patrouilleur arrive. Ensemble, ils doivent juger des priorités, demander de l’aide et préparer les pompiers et les ambulanciers, qui devront utiliser les pinces de désincarcération.
En entendant les premiers secouristes, les cris des jeunes viennent briser le calme, jusqu’ici dominant.
Les pompiers arrivent
Un camion de pompier arrive, puis un autre. Une équipe se positionne avec le boyau à incendie.
Deux ambulances arrivent sur les lieux, mais on en demande huit supplémentaires. Pour ne pas déstabiliser la sécurité dans la région, on a fait comme si ces ambulances étaient présentes. Il faut dire que pour trouver ces ambulances, il fallait élargir le territoire jusqu’à Saint-Eustache et Sainte-Agathe.
Rapidement, un poste de commande est déployé. On attache au bras des victimes un carton précisant la gravité des blessures et un code de priorité avec trois couleurs: rouge, jaune, vert. Code noir pour les personnes «décédées».
On installe au sol trois toiles, avec les mêmes trois couleurs. C’est sur ces trois carrés que seront déplacées les victimes de l’accident, selon la gravité de leurs blessures et l’urgence des soins à fournir.
Surprises mineures
Michel Raymond estime qu’il n’y a eu que des surprises mineures: «En 56 minutes, les derniers blessés étaient partis, et ils étaient au nombre de 28! En 61 minutes, les morts étaient évacués. Nous avions fixé un objectif de 55 minutes, on peut dire qu’il est atteint. »
Le bilan complet sera présenté aux médias vers le 10 juin. Quelques heures après l’opération, Michel Raymond parlait déjà d’une réussite: «C’était un gros événement. On a vu toute l’importance de la coordination et les besoins en ressources humaines et matérielles. Il devient important de connaître ce que les services d’urgence des villes voisines possèdent pour répondre à une telle catastrophe.»
0 Comments