Photo : Julien Faugère

Spectacle : Catherine Major en mode mineur

Par Rédaction

La chanteuse présente son spectacle La mémoire du corps au Patriote de Sainte-Agathe, le 1er mai : un concert presque entièrement composé de pièces instrumentales pour piano.

Par Joëlle Currat

En tant qu’auteure-compositrice-interprète, Catherine Major se produit depuis plus de 20 ans dans des salles et des festivals un peu partout au Québec et à l’étranger. Depuis ses débuts en 2004, elle a produit sept albums de compositions originales, dont le plus récent Bunker à ciel ouvert est sorti en mars dernier. L’artiste est également la compositrice et orchestratrice de l’opéra Albertine en cinq temps (2022) et a signé des titres pour ses pairs, notamment pour Diane Dufresne, en plus de se voir confier la composition de plusieurs musiques de films et de documentaires.

Connue en tant que pianiste et interprète douée d’une grande sensibilité et intensité, Catherine Major a récolté de nombreux prix au fil des ans, dont le prestigieux Coup de cœur de l’Académie Charles Cros, le prix Félix-Leclerc ou encore un prix Jutra pour la meilleure musique de film (Le Ring).

En 2024, elle décide de se lancer dans la production d’un album instrumental intitulé La Mémoire du corps composé de pièces originales au piano. Ce sont ces morceaux, accompagnés d’une narration, qu’elle présentera sur la scène du théâtre de Sainte-Agathe.

Les souvenirs du corps

Selon Catherine Major, si l’on peut faire le ménage des souvenirs dans son esprit, le corps, lui, garde tout en mémoire : les lieux, les gens, les odeurs, les éclats de rires ainsi que les bleus au cœur. « Dans la création de cet album-là, j’ai voulu parcourir les 40 premières années de ma vie pour y retrouver les moments cruciaux. Chaque chapitre de l’album est relié à un événement important, comme la naissance de mes enfants, et aux lieux où j’ai habité et qui m’ont marquée », indique-t-elle.

On passe par toute la gamme des émotions : la mélancolie, la nostalgie, mais aussi la joie, l’amour et la plénitude. « La musique instrumentale permet à chaque personne qui l’écoute de vivre ses propres émotions selon sa sensibilité. » Est-ce à dire que les mots sont devenus obsolètes ou trop limités par rapport à ce que l’artiste désire exprimer aujourd’hui ? « C’est un projet que je voulais réaliser depuis longtemps, dit-elle. J’ai hésité parce que jouer seule au piano est devenu à la mode et je ne voulais pas faire comme tout le monde. Ceci dit, je n’ai pas abandonné la chanson pour autant. »

Le style néoclassique

Pour cet album instrumental, Catherine Major a signé avec Alisma (ATMA), une nouvelle étiquette consacrée à la musique néoclassique. Cette maison de disque accueille les compositrices, compositeurs et interprètes québécois contemporains qui donnent libre cours à des créations musicales enveloppantes, éclectiques et intimes. Quelle est la définition de ce terme selon Catherine Major ? « Le néoclassique regroupe beaucoup de styles différents. Je dirais que c’est de la musique impressionniste, influencée par de nombreux courants, un peu comme le jazz qui renferme toute une variété de styles. »

Après le solo, le duo

Catherine Major partage sa vie avec l’auteur-compositeur-interprète Jeff Moran depuis 17 ans. Ils viennent de sortir l’album Bunker à ciel ouvert : des chansons créées dans leur maison de campagne où ils se sont retirés avec leurs enfants il y a quelques années.

Qu’est-ce qui les a poussés à faire œuvre commune ? « On écrit et compose depuis très longtemps pour nos albums respectifs et pour d’autres. C’est tout naturellement qu’on s’est dit qu’on pouvait créer un album ensemble, dit la musicienne. Celui-ci représente aussi un accomplissement dans notre vie de couple. On a quatre enfants et c’est la seule chose qu’on n’avait jamais faite ! »

Une nécessaire adaptation

Depuis 20 ans, Catherine Major aborde-t-elle aujourd’hui dans ses chansons des thèmes dont elle ne parlait pas hier ? « Les sujets restent les mêmes : la famille, l’amour, les enfants, la mort… C’est le regard qui change », dit-elle.

Par contre, le milieu de la musique et de la culture en général a bien changé depuis ses débuts. « Il y a beaucoup plus de propositions, de choix musicaux. C’est presque devenu un champ de bataille lorsqu’il s’agit d’obtenir un espace médiatique aujourd’hui. En plus, les réseaux sociaux ont complètement modifié le mode de consommation de la musique. J’essaie de m’adapter et de varier les projets, j’enseigne et je fais de la musique de films », conclut-elle.


À mettre à l’agenda

Qui : Catherine Major

Quoi : Spectacle La mémoire du corps

Où : Théâtre Le Patriote, à Sainte-Agathe-des-Monts

Quand : 1er mai à 20 h

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