Musique : une œuvre inspirée par la beauté des Laurentides
Par Joëlle Currat
Même s’il n’est pas connu du grand public, Paul Baillargeon affiche une feuille de route impressionnante dans le domaine de la composition musicale. Ce pianiste, doté de l’oreille absolue, a débuté sa carrière comme enfant prodige, jouant des concertos pour piano de Beethoven avec l’Orchestre Symphonique de Montréal à 14 ans.
Devenu musicien professionnel, il est amené à écrire des chansons pour Jean-Pierre Ferland et à accompagner des grandes voix, comme celles de Pauline Julien et Ginette Reno. Il a également composé des musiques de films et de séries télévisées comme Star Trek qui lui ont valu plusieurs récompenses aux États-Unis. On lui doit aussi la fameuse Colombe chantée par Céline Dion devant le pape Jean-Paul II en 1984, suivie d’une collaboration avec la chanteuse comme directeur musical de tournée. À 82 ans, Paul Baillargeon sort un album intitulé Une journée à la campagne, comprenant 12 compositions originales pour piano solo, une œuvre très personnelle, inspirée par la sérénité et la beauté des Laurentides.
Le chant des huards

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Après une brillante carrière musicale qui s’est déroulée sur plus de 60 ans, Paul Baillargeon a décidé de sortir un album de musique instrumentale dans lequel il joue seul au piano. Qu’est-ce qui l’a poussé à se lancer dans cette aventure ? « La simple envie d’avoir du plaisir et d’en procurer aux autres, à mes amis, dit-il. Toute ma vie, j’ai reçu des commandes pour écrire des chansons et composer de la musique, tant au Québec qu’aux États-Unis. Même si le fait de créer des orchestrations pour Star Trek, par exemple, était très valorisant, c’était aussi très difficile, puisqu’il fallait composer des morceaux pour un ensemble symphonique à chaque épisode. Après la fin de la série, j’ai décidé de travailler dans des contextes professionnels moins stressants. » Établi dans les Laurentides – entre Lachute et Morin-Heights – depuis des années, Paul passe aujourd’hui des jours heureux avec son épouse, en profitant de la nature environnante qu’il chérit par-dessus tout. « Un matin, je suis allé me baigner dans un lac et j’ai porté mon attention sur le chant des huards au lever du jour. Quand je suis revenu chez moi, j’ai essayé de les reproduire en musique. C’est à partir de ce moment-là que j’ai eu l’idée de composer des pièces instrumentales en lien avec la nature. »
Une journée en musique
Ayant composé toute une série de mélodies au piano, Paul Baillargeon a décidé de les enregistrer l’une après l’autre, comme s’il s’agissait du déroulement d’une journée à la campagne, comme l’indique le titre de l’album. Ainsi, celui-ci commence par le morceau 4h30 Le chant du huard, puis 5h30 Lueur de soleil et 7h30 Hirondelles en folie, jusqu’à 22h Promenade au serein. Dans un style qu’on pourrait qualifier de néo-classique, même si les compositions du pianiste sont plus riches et complexes, les pièces de cet album s’enchaînent avec harmonie et apaisent le corps et l’esprit.
Des notes de couleur
Pour créer un paysage, le peintre va s’installer dans la nature en y apportant ses toiles et ses pinceaux. Dans le domaine musical, le processus de création est différent. « En ce qui me concerne, pour cet album en particulier, j’ai entendu des mélodies dans ma tête lors de mes promenades, confie Paul Baillargeon. Quand il s’agissait d’écrire pour les autres, par contre, je tenais compte du style, de la personnalité et du vécu de l’interprète. Ce qui m’aide beaucoup, c’est de concevoir la structure de l’œuvre et d’identifier la raison pour laquelle je crée. »
Des moments inoubliables
Quand on a eu une vie trépidante comme celle de Paul Baillargeon, les souvenirs d’événements marquants ne doivent pas manquer. Quels sont ceux qu’il gardera en mémoire pour toujours ? « L’organisation du spectacle pour la venue du pape au stade olympique de Montréal en 1984 compte parmi mes plus beaux souvenirs professionnels. On avait eu très peu de temps à disposition pour le monter. On était à la fois joyeux et très nerveux, puisqu’il avait plus toute la journée. Mais, au moment où le pape est arrivé sur le site, il y a eu un rayon de soleil, comme si le tout avait été orchestré par une main divine, dit-il en riant. Je n’oublierai jamais non plus mon arrivée à New-York. À ce moment-là, j’ai vraiment senti que je franchissais une étape importante dans ma carrière. J’ai éprouvé un réel sentiment d’accomplissement. »
ALBUM
Une journée à la campagne Paul Baillargeon