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Martin Forget: 28 ans de carrière en Europe

Par Luc Robert

L’artiste de rue Martin Forget poursuit sa carrière aux Pays-Bas pour une 28e année. Il a trouvé sa niche dans cette partie de l’Europe, qui lui permet de voyager dans plusieurs pays limitrophes, tout en pouvant déployer ses talents de mime et de concepteur de costumes.

Adepte du genre de comédie où il représente diverses actions sans paroles, l’ex- Jérômien présente des spectacles et des animations à des endroits variés, au rythme des contrats attribués.

« Depuis mon domicile de Groningue, une ville du nord, je planifie ma carrière de travailleur autonome. Je me produis lors de festivals, dans des restaurants ou sur des scènes extérieures. De la Hollande à la Belgique, de la Pologne à l’Autriche, en passant par la France et même le Moyen- Orient, je gagne ma vie. Cela peut aller à de grands événements sportifs mondiaux, comme le Grand Prix de Formule 1 du Bahreïn (circuit international de Sakhir), où j’ai travaillé deux fois en 2018 et 2019, aux événements locaux dans les écoles des Pays-Bas, qui ont fonctionné très fort pendant plusieurs années. J’ai aussi effectué beaucoup d’animations dans les centres commerciaux et les fêtes de village », a relaté l’artiste de 55 ans.

Diplômé de l’Université de Sherbrooke en publicité, rédaction et communication, il a aussi étudié auparavant la « théorie du théâtre », pendant un an, à l’Université de Montréal.

« En 1992, j’ai rencontré ma copine hollandaise à Sherbrooke, où elle apprenait le français. J’ai ensuite traversé l’Atlantique, car il y a plus de possibilités dans mon domaine ici. Au Québec, la saison des festivals est limitée aux mois de juillet et août, alors qu’en Europe, la saison de rue te permet de travailler facilement jusqu’en octobre », a-t-il fait valoir.

Pour développer ses personnages, M. Forget s’est inspiré des talents québécois et britanniques.

« Le jeu de Michel Courtemanche m’a marqué dans ma jeunesse. Une inspiration bien de chez nous. Plus jeune, je rêvais aussi du prochain Rowan Atkinson (Monsieur Bean). J’ai du talent, mais je pense avec le recul que mon ego était un peu grand. En prenant de l’âge, j’ai accepté que d’autres soient meilleurs. Je vis bien de mon art et j’ai trouvé ma place ici, avec ma conjointe, ainsi que mes fils de 21 ans et de 11 ans, avec qui je reçois beaucoup d’amour. » 

Personnages et costumes

Autodidacte, M. Forget confectionne ses propres costumes et attirails, tout en développant ses scénarios.

« Les pièces de théâtre et me produire sur scène, après l’avoir essayé, ça m’intéresse moins. Je préfère créer mes propres personnages et décors, me trouver parmi la foule lorsque je l’embarque dans mes histoires et mes clowneries. Mon numéro de Space-ci-Men, avec cinq robots, est toujours prisé. Tous bougent simultanément. Les masques ont été moulés à partir de mon visage. Je conçois d’ailleurs les personnages et autres, avec de l’aide, pour d’autres personnes à l’occasion. »

« Mon bébé, c’est l’animation Resto-la- Table. On parle d’un conflit entre la table et le serveur. Il essaie de dresser (mettre) la table, mais plusieurs pépins surviennent. Je fonctionne avec des aimants électriques dans les séquences. Le public apprécie le développement de l’histoire », a-t-il constaté.

Le futur

Bien qu’il adore vivre aux Pays-Bas, passer en un clin d’oeil les frontières de la Belgique, de l’Allemagne, du Luxembourg, de la Suisse, de l’Italie et même de l’Espagne un peu plus lointaine, le Québécois a trouvé difficiles les deux dernières années.

« Un peu comme au Québec, le gouvernement démissionnaire local y a allé fort sur le confinement à domicile. Nous avons été un des seuls pays d’Europe à avoir un couvre-feu. Depuis le début de la COVID, je me suis seulement produit à quatre reprises. J’ai perdu un bon magot. Le gouvernement nous a aidé pendant trois mois avec un paquet (prestation d’urgence) de 1 500 $ Euros par mois, mais pas de compensation ensuite. Une chance que ma conjointe donne des cours de français et aide des enfants dyslexiques. »

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