Livre : Si les lits pouvaient parler…
Par Joëlle Currat
C’est sous ce titre évocateur que Lorraine Duval publie son premier livre. Un recueil de récits touchants et drôles qui permettent à l’auteure de traiter des aspects les plus intimes de la nature humaine.
Aujourd’hui à la retraite, Lorraine Duval a exercé pendant 40 ans la profession d’adjointe juridique, puis celle d’agente d’aide psychologique. Cette activité professionnelle en particulier lui a permis de sonder les tréfonds de l’âme humaine et d’entendre ce que beaucoup d’entre nous taisent.
Elle a fait paraître en juin dernier un ouvrage intitulé Si les lits pouvaient parler, mettant en scène ces témoins silencieux de nos vies intimes. Avec audace et humour, l’auteure de Sainte-Adèle leur donne la parole et les laisse raconter ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent et ce qu’ils endurent parfois. Loin de la littérature érotique, ce livre traite de relations hors normes et de situations de la vie quotidienne en leur apportant une nouvelle perspective.
Un point de vue différent
Le livre Si les lits pouvaient parler de Lorraine Duval est un recueil d’une quarantaine de récits où les lits deviennent les narrateurs et permettent d’exposer la nature humaine dans toute sa complexité. « Mon intention première est d’inviter les gens à poser un regard plus indulgent, plus bienveillant sur certains sujets sensibles, explique l’auteure. J’avais des messages à passer et je me suis servie de certains récits pour inciter les gens à réfléchir et à remettre en question des jugements parfois trop hâtifs. Mais comme je voulais éviter que le propos de mon livre soit lourd ou moralisateur, je l’ai agrémenté de petites histoires drôles et loufoques issues de mon imagination. »
Les récits abordent des thèmes comme l’épuisement professionnel, l’itinérance ou l’immigration. Les lits, véritables personnages du livre, témoignent non seulement de ce qu’ils voient mais aussi de ce qu’ils ressentent lors d’un accouchement, d’une scène de violence conjugale ou d’une relation sexuelle entre deux personnes âgées, par exemple. Certains deviennent aussi les compagnons d’enfants malades ou de personnes à l’article de la mort. « J’ai cherché à traiter de situations qui touchent le plus possible les émotions humaines. »
Au-delà des portes closes
Lorraine Duval a toujours été fascinée par la nature humaine et la diversité de ses facettes. Partager ses points de vue en se mettant à la place des lits et les faire parler lui semblait une bonne idée. « Ce qui m’intriguait surtout, c’était de décrire ce qui se passe derrière les portes closes. Les gens portent des masques, mais que se passe-t-il réellement dans leur vie intime ? Voilà ce que je voulais révéler. De par mes fonctions d’agente en psychologie, j’ai notamment été inspirée par les nombreux témoignages qui m’ont été livrés. »
On peut s’imaginer que l’autrice fait aussi référence à des situations qu’elle a elle-même vécue ? « Oui, en effet, confie-t-elle. Et aussi à des expériences qu’on m’a relatées et que je trouvais très drôles ! » Cette première incursion dans le domaine de l’écrit et de l’édition fut aussi pour l’auteure un projet familial, puisque sa fille a elle-même mis en page et conçu la page couverture de son ouvrage.