Vivre en van : ce mode de vie atypique
Par Alec Brideau
Marie-Eve Doucet nourrissait depuis longtemps le désir de vivre en van. À l’époque où elle a commencé à s’y intéresser, ce mode de vie n’était pas populaire.
Après avoir acheté une Vandura 1988, question de tester l’expérience à temps partiel, elle a rapidement confirmé sa volonté : elle voulait vivre en van à temps plein.
« C’était un peu comme une van de camping de luxe, se rappelle-t-elle au sujet de la Vandura. Je partais tous les week-ends avec elle. Je suis allée trois semaines au Nouveau-Brunswick. puis deux semaines en Floride. Après ça, je me suis dit que ça m’intéressait de faire ça à temps plein. »
Représentante de produits pour les chevaux, Marie-Eve a ce mode de vie atypique à temps plein depuis un an et demi. La van qu’elle a achetée, une fois sa décision prise, est mieux équipée.

Tout y est
Celle qui a grandi dans les Laurentides explique que son ancien véhicule lui a permis de connaître ses besoins pour l’achat de sa van actuelle.
« Je ne vais pas m’installer dans des campings, dit-elle. Je suis totalement autonome. J’ai acheté ma van tout équipée. J’ai des panneaux et des rideaux isolants, pour l’hiver. Le système de chauffage fonctionne vraiment bien. »
À l’intérieur, Marie-Eve dispose d’un petit frigo, d’un congélateur, ainsi qu’un four avec deux plaques. Elle ne peut faire de grandes réserves, mais avec ses déplacements quotidiens, cela ne représente pas vraiment un défi.
« J’achète plus souvent reconnaît-elle. Comme je suis souvent en mouvement, j’achète beaucoup de produits des producteurs locaux et je mange plus frais. Au final, je mange pas mal les mêmes choses que je mangeais chez moi, quand j’avais ma maison. »
Du temps pour soi
Vivre en van, ce n’est pas le même genre d’entretien qu’une maison ! Pour Marie-Eve, ça signifie plus de temps libre.
« Lorsque tu as une maison, tu as la piscine, la pelouse, le ménage, etc., explique-t-elle. C’est beaucoup d’entretien. En une heure, je peux faire le ménage de ma van de A à Z. Je fais beaucoup de plein air. Si je veux aller faire du ski de fond, je vais arriver sur place la veille et je serai déjà prête le lendemain matin. Je suis directement dans les lieux où j’ai envie d’être. C’est vraiment un gros avantage. Je suis plus proche de mes activités. »
Pour tout le monde ?
Comme Marie-Eve, mieux vaut essayer avant de se lancer. Elle recommande de louer une van avant d’acheter, afin de valider si ce mode de vie vous convient vraiment.
« Essaie-le en été, mais aussi en hiver, précise-t-elle. La meilleure chose que j’ai faite a été de l’essayer avec une autre van, aucunement aménagée. J’avais un lit et du rangement, mais ce n’était pas comme maintenant. Les gens qui ont absolument besoin de leurs nouvelles le matin, sans déroger de leur routine, ce n’est pas fait pour eux. »
Détrompez-vous, Marie-Eve a aussi une routine. Toutefois les imprévus ne viennent pas bouleverser le reste de sa journée. Il arrive par exemple que l’endroit où elle pensait dormir soit finalement inaccessible.
« Mais pour moi, la vanlife m’a justement appris à ralentir : le slow living comme on dit. J’ai des engagements, je travaille et tout, mais ma vie est un peu plus au ralenti et j’aime ce mode de vie, ce rythme-là », conclut-elle.