Saint-Jérôme inaugure l’espace Jacques-Grand’Maison
La Ville de Saint-Jérôme a inauguré le 4 août dernier l’espace Jacques-Grand’Maison, un lieu symbolique aménagé au cœur du jardin des Arts, en hommage à l’un de ses plus illustres citoyens. Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour l’occasion.
Sociologue, écrivain prolifique, prêtre et professeur, Jacques Grand’Maison, né en 1931 et décédé en 2016, a marqué la société québécoise par son engagement social, en particulier auprès des travailleurs de l’usine Regent Knitting Mills et de la Société populaire Tricofil, situées autrefois à deux pas du pont Castonguay.
Pour le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, il s’agit d’« un moment historique », autant pour souligner l’héritage de M. Grand’Maison que pour rappeler la mémoire des travailleurs et travailleuses du quartier Saint-Marcel. « Il écoutait vraiment les gens, résumait leur vécu et le mettait en mots. C’était vraiment un être extraordinaire, que ce soit au niveau collectif ou au niveau personnel », confie Paul-André Boucher, porte-parole du comité des personnes amies de Jacques Grand’Maison.
Un endroit significatif
L’endroit choisi, situé au bord de la rivière, face à l’ancien site industriel et tout près de la passerelle qui reliait les usines, s’est imposé de lui-même, selon M. Bourcier. « C’était un endroit privilégié de M. Grand’Maison lui-même. Quand il cherchait le repos, on le voyait, il prenait ses marches. Puis, en plus, le site est à côté de l’université, et il a enseigné toute sa vie », souligne M. Boucher.
L’initiative rappelle également un côté important de l’histoire locale. Dans les années 1970, M. Grand’Maison, alors prêtre, avait pris position aux côtés des ouvriers de Tricofil, un geste rare à l’époque, malgré les pressions ecclésiastiques. Le conflit avait même attiré l’attention de René Lévesque, venu appuyer les travailleurs rassemblés sur le pont Castonguay.
D’ailleurs, le panneau dévoilé le 4 août sera temporaire. Au cours des prochains mois, ce sera un panneau didactique qui sera installé le long de la promenade, contenant différentes informations afin de faire vivre la mémoire et l’héritage de M. Grand’Maison. Il permettra aussi de rappeler aux visiteurs la vie et l’œuvre de cet homme qui, en 1996, avait reçu le titre d’officier de l’Ordre national du Québec.
Selon le maire, ce lieu est plus qu’un hommage : « Tricofil pour moi, ça évoque la résistance des travailleurs. M. Boucher y était, mais M. Grand’Maison aussi a participé à tout ça. Il n’était pas commun de voir un homme de religion prendre le parti des travailleurs. Mais ce qui a fait la grandeur et surtout qui me fait beaucoup respecter la vie de M. Grand’Maison, c’est qu’en dépit des remontrances ecclésiastiques qu’il pouvait avoir, il l’a fait pareil », conclut-il.