Les poutines et les casse-croûtes : le fameux débat
Au Québec, on peut débattre pendant des heures de politique, de hockey ou de météo. Mais s’il y a un sujet vraiment sensible, un sujet qui touche les tripes de tous les Québécois, c’est bien la poutine. Et surtout : où la manger.
Parce que chaque Québécois, sans exception, est convaincu que la meilleure poutine se trouve dans SON casse-croûte local. Pas celui du village d’à côté, ni celui sur l’autoroute. Le sien. Celui où le fromage fait squick squick quand on le mâche, où la sauce est maison, et où les frites sont toujours « pas pareilles comme ailleurs ».
Demande à n’importe qui dans les petits villages de la province : leur petit casse-croûte sur le bord du chemin bat tous les autres casse-croûtes du Québec. Et gare à celui qui osera dire que la meilleure poutine est celle d’une chaîne de restauration rapide. Tu risques de finir noyé dans une mer de sauce par un comité de matantes fâchées.
Même l’entrepreneur Olivier Primeau s’y est mis : depuis quelques années, il s’est taillé une place en parcourant différents endroits dans la province pour noter les poutines sur ses réseaux sociaux. Résultat ? Il tergiverse entre « pas mal heavy la sauce » ou « super value Costco à 6 $ » , mais des fois, sa quête se termine par un triomphe : « J’ai trouvé la meilleure poutine au Québec ». Bref, même lui, le boss du Beachclub, sait que jouer les juges suprêmes de la poutine, c’est s’engager dans quelque chose de puissant.
Dans la province, chaque région a sa propre définition du chef-d’œuvre : À Drummondville, c’est la sauce barbecue sucrée qui règne en maître. En Gaspésie, on jure que les frites maison coupées à la main, c’est sacré. À Montréal, certains osent ajouter des ingrédients exotiques. À Québec, c’est Ashton, c’est dans la Constitution. Ici, plusieurs noms circulent, mais demande à un local de Sainte-Adèle ou de Val-David, et il va probablement pointer un petit casse-croûte de rien du tout qui, selon lui, « bat n’importe quoi à Montréal ».
Et si toutes les poutines étaient bonnes?
Bon, avouons-le, c’est presque impossible de manger une mauvaise poutine au Québec. Même celle que tu prends à 3 h du matin dans un casse-croûte douteux de Laval a son charme. Et si ce n’est pas le goût qui te convainc, c’est le souvenir de ton ami complètement chaud qui chantait du Ginette Reno pendant que tu mangeais.
Alors oui, ton casse-croûte est probablement excellent. Mais celui du voisin l’est peut-être aussi, même si les débats sont souvent aussi passionnés que les référendums de 1980 et 1995. Peut-on vivre dans une province où toutes les poutines sont les meilleures ? Peut-être qu’au fond, la vraie poutine, c’est celle qu’on mange avec des gens qu’on aime, dans un stationnement de terre battue, assis sur une chaise en plastique blanc, avec une Slush Puppie dans l’autre main. Le Québec est peut-être divisé par ses poutines, mais il est quand même uni dans son amour des casse-croûtes.
Mais là, on ne va pas vous dire tout ça sans vous recommander quelques-unes de nos places préférées dans les Laurentides. On a peut-être tous des réponses différentes au Journal, mais voici tout de même quelques endroits qui sont ressortis :
- Chez Mado Patate, à Prévost ;
- Les Sentiers des Saveurs, à Sainte-Sophie ;
- Chez Hugo Burger Shop, à Saint-Jérôme ;
- La patate de la 117, à Val-David.