(Photo : Alexander Bassano)
Victoria en 1880
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Histoire : Femmes au pouvoir

Par Simon Cordeau

 À travers l’Histoire, ce sont surtout les hommes qui possédaient le pouvoir politique. Cela n’a pas empêché plusieurs femmes d’influencer leurs décisions, voire de tirer les ficelles en coulisses, souvent anonymement. Quelques femmes sont toutefois parvenues à s’affirmer comme personnage politique incontournable à part entière. Voici le bref portrait de trois d’entre elles.

Reine Victoria (1819-1901)

L’ère victorienne dure 63 ans, de 1837 à 1901, dépassée seulement par celle d’Elizabeth II (qui en est à sa 69e année). Le règne de Victoria marque une époque charnière pour l’empire britannique, qui s’industrialise et se modernise. En 1815, l’empire compte 61 millions de sujets. À la mort de Victoria, il en compte presque 389 millions, soit 24 % de la population mondiale. Elle obtiendra même le titre d’impératrice des Indes, en 1876.

On la surnomme la grand-mère de l’Europe, puisque les mariages qu’elle arrange et les alliances qu’elle tisse permettent à ses petits-enfants d’accéder aux plus importants trônes du continent. Cette toile de liens familiaux devait assurer la stabilité politique de l’Europe, après les guerres napoléoniennes.

Mais cela n’empêchera pas son petit-fils, Guillaume II, empereur d’Allemagne, de déclarer la guerre à ses cousins Nicolas II, tsar de Russie, et George V, roi de l’empire britannique, et de plonger le monde entier dans la Première Guerre mondiale, en 1914.

Ching Shih (1775-1844)

Parmi tous les pirates de l’histoire, Ching Shih est la plus fascinante. Alors qu’elle travaille dans un bordel à Canton, en Chine, elle marie l’influent pirate Cheng I en 1801. Ensemble, ils parviennent à fédérer plusieurs petits groupes de pirates pour former une coalition redoutable. Lorsque son mari meurt en 1807, Ching Shih manœuvre pour demeurer au pouvoir. Elle marie son fils adoptif et gagne le support et la loyauté de membres influents de la coalition.

En 1809, cheffe incontestée, elle contrôle une flotte de 1 800 jonques (voiliers chinois) et commande entre 60 000 et 80 000 pirates. Sa flotte est si grande et si disciplinée qu’elle rivalise avec celles de la Chine impériale et de l’empire portugais, terrorisant la mer de Chine méridionale. À toutes fins pratiques, elle gouverne l’équivalent d’un État, prélevant même des taxes dans plusieurs villages côtiers.

Après une série de défaites, elle doit toutefois se rendre en 1810, mais réussit à négocier une amnistie auprès de la Chine, pour elle et ses pirates. Ils devront déposer leurs armes… mais pourront conserver leur butin.

Cléopâtre (v. 69-30 av. J.-C.)

Il peut être difficile de séparer la réalité du mythe lorsqu’on parle de la dernière reine d’Égypte. Chose certaine, elle était une politicienne habile et rusée. Nommée co-régnante avec son jeune frère, à la mort de son père en 51 av. J.-C., elle parvient peu à peu à concentrer le pouvoir entre ses mains.

Elle s’allie d’abord avec Jules César, alors qu’il devient maître incontesté de l’Empire romain. Ils auront un enfant ensemble : Césarion. Après l’assassinat de César, elle s’allie à Marc Antoine. Difficile de dire si leur alliance était le résultat d’un amour passionné comme le raconte Shakespeare, ou plutôt d’un calcul politique de Cléopâtre.

Quoiqu’il en soit, lorsque la rivalité entre Marc Antoine et Octave mène à la guerre civile, Marc Antoine est défait. Cléopâtre préfère se suicider avec du poison plutôt qu’être capturée par Octave, qui deviendra Auguste, premier empereur romain.

Malgré les meilleurs efforts de Cléopâtre pour préserver sa dynastie et l’autonomie de son royaume, l’Égypte deviendra une province romaine après sa mort.

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