(Photo : BAnQ Québec, Fonds Ministère de la Culture et des Communications)
Une école de rangs en 1952
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L’éducation au Québec

Par Simon Cordeau

L’éducation est primordiale pour former des citoyens informés et une main d’oeuvre qualifiée. Mais son importance n’a pas toujours été évidente.

Les écoles de rang

Pour les premiers colons à s’installer dans les Laurentides, au 19e siècle, l’éducation des enfants est loin d’être leur priorité. Ils doivent d’abord défricher leur terre et labourer leurs champs, pour s’assurer d’avoir de quoi manger une fois l’hiver venu.

Des écoles de rang poussent quand même un peu partout dans les jeunes paroisses. Il s’agit de petits bâtiments d’une pièce où se regroupent les enfants des alentours. Rappelons que les enfants doivent alors se rendre à l’école à pied : il n’y a pas de voitures, et les familles qui ont un cheval en ont besoin pour la ferme. Ainsi les écoles ne peuvent être qu’à quelques kilomètres de marche.

De toute façon, les enfants ne fréquentent pas l’école longtemps. Dès qu’ils sont un peu plus vieux, on a besoin d’eux pour s’occuper de la ferme ou de leurs jeunes frères et soeurs.

Ce n’est qu’en 1943 que l’école deviendra obligatoire de 6 à 14 ans. L’âge passera à 15 ans en 1961, et à 16 ans en 1964, suite au rapport Parent.

La commission Parent

Après la Seconde Guerre mondiale, le Québec connaît une explosion des naissances, un baby-boom, comme la plupart des pays occidentaux. Mais la province a pris un retard considérable dans l’éducation de sa population, comparé au reste du Canada. Il est donc essentiel pour le nouveau gouvernement de Jean Lesage, élu en 1960, d’éduquer tous ces jeunes.

La commission Parent est formée en 1961 pour trouver des solutions. Son rapport, publié de 1963 à 1966, propose des changements majeurs au milieu de l’éducation, qui est alors décentralisé et désorganisé. En 1964, on crée le ministère de l’Éducation, dont Paul Gérin-Lajoie deviendra le premier ministre.

En 1967, on crée les collèges d’enseignement général et professionnel : les cégeps! Le Séminaire de Sainte-Thérèse, fondé en 1825, devient le Collège Lionel- Groulx et l’un des 12 premiers cégeps de la province. Le Cégep de Saint-Jérôme, quant à lui, commence comme une succursale de Lionel-Groulx, puis devient indépendante en 1970. L’établissement occupe le bâtiment de l’École normale des Soeurs de Sainte-Anne. On y formait les enseignants pour les écoles primaires, mais après le rapport Parent, ceux-ci sont formés à l’université.

En 1968, on crée les Université du Québec, pour faciliter l’accès à l’éducation supérieure, en particulier dans les régions.

La loi 101

En 1977, le gouvernement péquiste de René Lévesque adopte la Charte de la langue française (la loi 101). Entre autres dispositions, elle limite l’enseignement en langue anglaise aux élèves dont les parents ont fréquenté l’école anglaise au Québec, ou au Canada après un jugement de la Cour suprême en 1984.

Dans sa réforme de la loi 101, le gouvernement caquiste de François Legault compte limiter le nombre de places dans les cégeps anglophones et donner priorité aux étudiants qui ont fait le reste de leur parcours scolaire en anglais.

La déconfessionnalisation des écoles

En 2000, le Québec commence la déconfessionalisation de ses écoles, sous la gouverne de son ministre de l’Éducation de l’époque : François Legault. Avec la loi 118, les commissions scolaires, catholiques ou protestantes, deviendront plutôt francophones ou anglophones. M. Legault déclare alors : « qu’on doit tendre, au Québec, vers moins de religion. »

En 2008, les cours d’enseignement religieux (catholique ou protestant) et de moral sont remplacés par le programme d’Éthique et culture religieuse.

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