Une trop grande centralisation pour Roger Gibb

Par Lpbw

PROJET DE LOI 10. Invité à commenter sur le projet de loi 10, M. Roger Gibb, président du conseil d’administration du CSSS de Saint-Jérôme, qui ne s’attendait pas à des changements d’une telle envergure, craint que ce virage ait pour effet une centralisation importante à Québec. Il déplore également l’élimination de la participation locale.

« En terme de gouvernance, c’est un changement majeur et j’aurais aimé davantage de décentralisation, que les CA locaux aient plus d’influence et puissent prendre plus de décisions », déplore M. Gibb.

« Ça ne suit pas les tendances au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde, où il y a décentralisation et la participation des gens du coin qui apporte leur culture, leurs intérêts et leurs préoccupations. Une aussi grande centralisation, surtout dans les Basses-Laurentides, où les six CSSS seront fusionnés, c’est préoccupant ! » ajoute-t-il.

Diminution du rôle des fondations

M Gibb reconnaît néanmoins que l’ancien organigramme, avec trois paliers, n’était pas optimal : « C’était lent, il y avait beaucoup de va-et-vient dans les prises de décisions ». Il apprécie le fait de passer de trois à deux paliers. Selon lui, il reste que tout va se passer à Québec. La situation des conseils d’administration le préoccupe également. « Dans chaque région, il y aura un seul conseil d’administration qui, à mon avis, aura très peu d’influence. Les membres du CA et les nouveaux PDG seront choisis par Québec donc auront encore moins de pouvoir localement.»

Roger Gibb regrette également que, lorsque le ministère nommera les nouveaux administrateurs d’ici à six mois, les fondations n’auront plus de sièges désignés avec droit de vote. «Le fait que ce ne sera plus un membre votant est une diminution importante du rôle des fondations ».

Par ailleurs, M. Gibb aurait aimé que les discussions et les échanges se fassent entre les CSSS des Laurentides « pour qu’on combine nos forces et qu’on sorte gagnant, ce qui ne sera pas le cas puisqu’on n’aura pas ces discussions ».

Une bonne nouvelle cependant, il est prévu que le Conseil intégré de santé et de services sociaux (CISSS) soit situé à Saint-Jérôme. « Une reconnaissance de l’importance régionale de notre CSSS », estime Roger Gibb.

« Une réforme loin des besoins de la population »

Par ailleurs, le Conseil central des Laurentides CSN estime que les nouveaux établissements régionaux de la réforme Barrette seront des structures « mammouths » loin de la population, difficiles à gérer, et qu’il aurait été plus avisé de décentraliser, plutôt que de regrouper plusieurs établissements avec des missions très différentes sous un même chapeau administratif autour d’un hôpital. D’autre part, Louise Jetté, la présidente du Conseil central des Laurentides CSN, considère qu’il s’agit d’une réforme antidémocratique, puisque le ministre sera omnipotent avec de nombreux nouveaux pouvoirs, dont celui de nommer tous les conseils d’administration. « Il n’y aura donc personne pour voir les changements d’un œil critique et attentif aux besoins de la population. » Par ailleurs, M. Jetté estime que dans les Laurentides la population sera particulièrement touchée en raison notamment de la grandeur du territoire.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *