(Photo : André Bernier)

Équipe en intervention psychosociale : la police adapte ses services

Par Alexane Taillon-Thiffeault

Avec la montée des enjeux psychosociaux sur son territoire, la Ville de Saint-Jérôme franchit une nouvelle étape dans l’adaptation de ses services en créant une Équipe spécialisée en intervention psychosociale (ESIP) rattachée à son service de police.

Ce nouveau groupe, composé d’une coordonnatrice et de deux travailleuses sociales, aura pour mission d’offrir un soutien d’urgence aux personnes vulnérables, en particulier celles aux prises avec des problèmes de santé mentale, en situation d’itinérance ou victimes de violence conjugale.

La mise sur pied de l’ESIP est rendue possible grâce à un financement de 345 000 $ du ministère de la Sécurité publique, dans le cadre du Programme de soutien aux pratiques policières concertées en itinérance et en santé mentale. Bien que ce financement soit prévu jusqu’en 2027, la Ville a choisi d’en faire une équipe permanente.

Une réponse aux appels de plus en plus nombreux

Près de 62 % des appels reçus au poste de police concernent des situations qui, sans être dangereuses, nécessitent une aide psychosociale. On compte de 4 à 5 appels par jour liés à la santé mentale, une augmentation de 50 % par rapport à 2021, et environ 5 appels par semaine pour des cas de violence conjugale. Chaque intervention de ce type mobilise les agents durant 2 à 3 heures, ce qui gruge du temps et des ressources.

C’est dans ce contexte que l’ESIP viendra prêter main-forte, mais de façon ciblée. Les travailleuses sociales interviendront uniquement à la demande des policiers, et uniquement lorsque l’état de la personne ne présente aucun danger immédiat. Dans les situations critiques, c’est le CISSS des Laurentides qui assurera la prise en charge.

D’ailleurs, la coordonnatrice de l’ESIP, Amélie Sanscartier, affirme que l’équipe a déjà commencé son travail de terrain, autant auprès des commerçants, des citoyens ou des personnes en situation d’itinérance. Elle mise sur l’importance de bien outiller les citoyens et les commerçants en matière de social et de ressources dans la région. « On a une belle réceptivité de la communauté pour le moment, et c’est pour ça que l’on axe beaucoup sur la cohabitation sociale », souligne-t-elle.

Une collaboration importante

« L’ESIP offrira des interventions rapides, humaines et adaptées. […] Par cet engagement à long terme, nous continuons d’être un modèle à suivre », a souligné le maire Marc Bourcier, rappelant que cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts de la Ville, notamment avec l’ouverture de La HUTTE, un centre d’hébergement pour les personnes en situation d’itinérance, et le déploiement de l’Équipe Pacifique.

Pour Mme Caroline Bernard, directrice du Service de police de la Ville de Saint-Jérôme, cette nouvelle équipe permet de désengorger les ressources d’urgence et de soulager les policiers. « [Les policiers] ont compris que ça pouvait leur donner un coup de main. Ça arrive souvent, devant des situations de détresse comme policier, qu’on a beau avoir plusieurs outils, on ne sait plus quoi faire. On est parfois le premier et le dernier maillon de la chaîne », explique-t-elle.

Donc, avec cette nouvelle équipe, la Ville et le service de police espèrent non seulement améliorer la prise en charge des personnes en détresse, mais aussi réduire les tensions sociales, prévenir les crises et favoriser une sécurité publique plus humaine et mieux adaptée aux défis contemporains.

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