(Photo : Ève Ménard )
Farah Wikarski présente certains aspects du portrait.
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Organismes financés au PSOC : Le portrait en 5 faits saillants

Par Daniel Calvé

Le dévoilement de la deuxième édition du Portrait des conditions socioéconomiques des organismes financés au PSOC, le Programme de soutien aux organismes communautaires, s’est déroulé le 11 mars dernier à l’Uni-Café de Saint-Jérôme.

 

La présentation était animée par Benoit Larocque, le coordonnateur du Regroupement des organismes commu-nautaires des Laurentides (ROCL), et Farah Wikarski, agente de développement et de liaison pour le ROCL. Certains représentants d’organismes communautaires de la région ont aussi témoigné vers la fin de la présentation, des paroles qui ont été particulièrement écoutées avec intérêt par le public.

De plus en plus populaire

Dans les Laurentides, nous observons une augmentation significative d’adhésions aux organismes communautaires à titre de membre. Leur nombre est passé de 13 268 en 2010-2011 à 19 795 en 2019-2020 soit un total de 6527 membres de plus. Le nombre de bénévoles augmente aussi année après année, alors qu’ils étaient 7 243 en 2010-2011 et qu’en 2019-2020, ils sont à présent 8 010.

Manque de financement

Les organismes communautaires faisant partie du portrait sont financés, comme le stipule le titre, par le PSOC (Programme de soutien aux organismes communautaires). Or, le financement octroyé aux organismes semble insuffisant alors qu’ils doivent aller chercher par d’autres sources, des millions de dollars supplémentaires. En 2010-2011, le financement du PSOC était d’un peu plus de 21 M$. Or, les organismes ont dû en moyenne aller chercher près de 16,5 M$ en autres sources de financement.

Des salaires plus bas que la moyenne

Dans les Laurentides, on dénombrait en 2010-2011, 1054 personnes salariées au sein des organismes. En 2019-2020, le nombre s’élevait à 1611.

Notons que le salaire d’une personne non syndiquée au Québec était de 26,65 $ de l’heure en 2019. Selon les données recueillies, la moyenne des salaires horaires, excluant les postes de direction et de coordination, se situe à 21,97 $ chez les organismes communautaires des Laurentides. Ce qui signifie qu’en moyenne, les personnes qui y sont employées, ont un salaire horaire moyen en deçà de la moyenne québécoise.

Les femmes et la parité

On dénombre un peu plus de 1600 hommes et femmes employés au sein des organismes communautaires, comme révélé plus haut. Le personnel est généralement composé de petites équipes de travail constituées d’une à dix personnes, à l’exception des ressources en hébergement qui affichent un nombre plus élevé. Ces équipes sont constituées à 80% de femmes, dans un secteur où les salaires sont en dessous de la moyenne québécoise, comme on vient de le voir.

Lors de la présentation à l’Uni-Café, un parallèle a donc été supposé entre le fait qu’il s’agisse d’un milieu à prédominance féminin, et aussi un milieu sous-rémunéré. Benoit Larocque a été chaudement applaudi par le public, lorsqu’il a profité de ce passage pour défendre fermement l’équité salariale et la reconnaissance du travail des femmes à sa juste valeur. Il est allé jusqu’à comparer les préjugés de la société à un « virus mental » dont il faut se débarrasser.

Épuisement au travail

Enfin, le portrait révèle une réalité préoccupante : les conditions socioéco-nomiques de la population qui participe à la vie des organismes communautaires tendent à se détériorer ce qui mène vers de multiples problématiques tels que l’isolement, l’endettement, l’insécurité financière et alimentaire, violence et difficultés conjugales, pénurie de logements sociaux…

Les personnes salariées du milieu communautaire travaillent donc dans des conditions qui favorisent l’épuisement professionnel, l’essoufflement, l’anxiété, le stress et la détresse psychologique.

Saviez-vous que…

Les 3000 organismes communautaires du Québec en santé et service sociaux emploient 8000 personnes de plus que le secteur minier? (24 000 contre 16 000)

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