On a manifesté devant l'hôpital de Saint-Jérôme
Par Lpbw
PIQUETAGE. Plusieurs membres syndiqués de l’Hôtel Dieu de Saint-Jérôme ont fait du piquetage devant l’hôpital, ce lundi midi, pour manifester leur opposition au programme d’austérité mis de l’avant par le gouvernement Couillard.
Cette manifestation inter-syndicale – menée de pair avec l’ATPS (l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux) – dénonce également le projet de loi 10 du ministre Gaétan Barrette.
« Nous manifestons aujourd’hui contre la création des CISSS (Centres intégrés des services de santé et des services sociaux) et particulièrement la fusion des sept CSSS couvrant le territoire de Lachute à Mont-Laurier », d’expliquer Karine Lehoux, présidente intérimaire du syndicat CSN de l’hôpital de Saint-Jérôme, qui représente 1600 membres. « De plus, dans cette fusion se retrouveraient différentes missions dont les centres Jeunesse et les centres de dépendance qui n’ont pas vraiment rapport avec les centres de santé et de services sociaux. »
Les manifestants de ce midi s’insurgent également contre un autre projet selon lequel les membres des conseils d’administration de ces organismes seraient choisis par le ministre Barrette. « On nous a dit qu’il était même envisagé que les membres de ces C.A. seraient payés pour occuper ces fonctions », de continuer Mme Lehoux qui mentionne avoir entendu d’autres rumeurs selon lesquelles « on ouvrirait du même coup la porte à la privatisation, notamment au niveau des achats du magasin et de l’entretien ménager. »
Soins de première ligne affaiblis
La représentante syndicale ajoute que la démarche gouvernementale mènera les contribuables à une importante diminution de l’accessibilité à certains services. Elle a ensuite énuméré les nuages noirs qui menacent l’avenir immédiat des Québécois: augmentation des frais de service de garde dans les CPE et coupure des prestations du régime québécois d’assurance parentale – en durée de congé et en montant des prestations.
« En gros, cela revient à dire qu’on en arrivera à une diminution des services de proximité dans les localités, une perte d’autonomie des régions au profit des grands centres et à l’affaiblissement des soins de première ligne, qui nous touche beaucoup », a-t-elle ajouté.
Benoit Audet, représentant politique pour la région des Laurentides de l’APTS, abondait dans le même sens:
« L’universalité (des soins) est remise en cause et ça nous inquiète beaucoup. Au final, ces mesures de compression mènent de plus en plus vers des délais d’attente prolongés. Habituellement, de grosses fusions d’établissements, règle générale, ne dégagent pas beaucoup de marges de manœuvre financières. Sur le 3,2 milliards $ que le gouvernement veut aller chercher, on parle ici d’une économie de 220 millions $ – un montant bien inférieur en comparaison – et qu’il devra prouver pouvoir atteindre. Nous n’en sommes vraiment pas convaincus. »