Négociation coordonnée dans les centres d’hébergement privés pour aînés
Par Rédaction
NÉGOCIATION. (FLG) Le secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), en tournée au Québec pour annoncer le lancement de la négociation coordonnée, présent ce matin à Saint-Jérôme, souhaite sensibiliser la population de la région des Laurentides sur les conditions de travail souvent "misérables" dans ces centres.
«Il manque 800 places dans les CHSLD des Laurentides», explique Louise Jetté, la présidente du Conseil central des Laurentides, rappelant qu’une annonce de 211 lits supplémentaires faite il y plusieurs années par le gouvernement ne s’est pas encore concrétisée.
Elle explique par ailleurs que les gouvernements qui se sont succédé « se rabattent sur le secteur privé pour dispenser les soins aux aînés parce que l’état de la construction de CHSLD ne suit pas l’évolution de la courbe démographique de la région des Laurentides. Avec les compressions sans précédent du gouvernement libéral dans le système de santé, le secteur privé sera encore plus sollicité au cours des prochaines années.»
Bilan : le nombre des résidences privées est en forte croissance, « mais les conditions de travail y sont dans la majorité des cas déplorables».
La qualité des services remise en question
Dans la région, c’est presque 300 membres qui ont joint les rangs de cette négociation coordonnée.
«La réalité des différents centres d’hébergement est complètement disparate; certaines travailleuses et certains travailleurs sont spécialisés dans une tâche précise alors que d’autres sont amenés à réaliser une panoplie de tâches simultanément comme nettoyer une chambre, préparer à manger et distribuer la médication. Dans tous les cas, on constate que ceux-ci ont pour vocation d’offrir des soins de qualité aux bénéficiaires alors que les propriétaires d’établissements d’hébergement privés n’ont de respect que pour le profit», a déclaré Marie-Christine Delsart, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la région des Laurentides – CSN.
Il est aussi question de la faible rémunération, du manque de formation, de l’absence de lieu pour discuter avec l’employeur de problèmes comme la surcharge de travail ou de l’alourdissement des cas qui accentuent le roulement de personnel, principalement constitué de femmes, ce qui nuit à la qualité des services aux aînés dans les centres.
Notez qu’à l’heure actuelle, le salaire moyen dans les centres d’hébergement privés est de de 12$ de l’heure tout type d’emplois confondus. Il sera défendu à la table de négociation 1,50$ d’augmentation étalé sur trois ans.
Avec la négociation coordonnée 2015, les accréditations syndicales participantes veulent envoyer un message clair aux employeurs : elles sont prêtes et déterminées à obtenir la reconnaissance de leur travail.
Les conventions collectives doivent arriver à échéance le 31 mars 2018.