Les Laurentiens, pas malades de l'alcool !
Par Rédaction
ENQUÊTE. « Les Laurentides n’est pas une région qui est malade de l’alcool, où l’on tombe dans les rues à tour de bras», constate Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool, qui se base sur les résultats de la plus vaste enquête régionalisée de l’organisme en matière de consommation publiée la semaine dernière.
En fait, notre région se situe dans la moyenne québécoise sur à peu près tous les aspects liés à la consommation d’alcool. L’enquête menée par CROP qui a interrogé 2 500 personnes révèle que les Laurentiens prennent 3,7 consommations par semaine contre 3,3 au Québec et ils le font plus souvent, soit 1,7 fois par semaine contre 1,5 pour la province.
En ce qui a trait à la consommation élevée (cinq verres ou plus), 47 % des résidents de la région disent avoir bu à ce niveau dans la dernière année, en plein dans la moyenne québécoise. Plus du quart d’entre eux (26 %) a même dépassé les cinq verres par jour, trois fois ou plus au cours des 12 derniers mois, seulement 1 % de plus que le Québec.
Des résultats positifs pour notre région qui compte 86 % de buveurs sur la population générale.
Des points faibles
Toutefois, les Laurentiens sont plus délinquants que la moyenne en matière de conduite avec les facultés affaiblies.
En effet, 8 % des répondants ont affirmé avoir pris le volant même s’ils dépassaient la limite permise de 0.08 (limite que les résidents des Laurentides considèrent trop ou juste assez sévère) contre 6 % pour le Québec.
« C’est étrange puisque, dans la réalité, il y a plus de barrages routiers dans les Laurentides que dans l’ensemble du Québec. Autrement dit, il y a plus de barrages, mais les gens le ressentent moins. Est-ce qu’ils sont plus discrets ? Les policiers sont-ils plus gentils ? C’est difficile à comprendre», rapporte M.Sacy, qui ajoute que, règle générale, les Québécois croient qu’ils n’ont pas de chance de se faire épingler par la police.
Par ailleurs, lorsqu’on a demandé aux Laurentiens s’ils ressentaient que leur consommation d’alcool avait nui à leur santé, 6 % ont répondu oui contre 4 % pour l’ensemble du Québec.
« C’est beaucoup, réagit Hubert Sacy. On ne sait pas si les gens sont plus sensibilisés que la moyenne ou effectivement s’ils ont eu plus de conséquences».
À savoir si la consommation d’alcool a nui à leur relation avec leurs amis, 3 % des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative, contre 2 % pour l’ensemble du territoire québécois.
« 3 %, ça paraît peu, mais sur 300 000 résidents, ça fait déjà 9 000, c’est beaucoup de personnes», constate le directeur général de l’organisme.
Trois conseils
Suite aux résultats de ce sondage, Éduc’alcool donne trois conseils aux Laurentiens.
En premier lieu, l’organisme propose d’étaler la consommation d’alcool sur plusieurs jours au lieu de la concentrer sur une courte période de temps.
« Je ne veux pas dire aux Laurentides de diminuer leur consommation d’alcool, mais simplement de boire différemment pour ceux qui dépassent les quatre verres, souligne M.Sacy. Si vous voulez prendre huit verres par semaine, prenez-les, mais pas tous le vendredi soir. Buvez un ou deux verres chaque jour de la semaine au lieu de boire toute la fin de semaine».
De plus, celui-ci conseille à ceux qui croient que l’alcool a nui à leur santé de consulter ou de réduire leur consommation.
« Ne traînez pas ça. L’alcool peut être très charmant lorsqu’il est consommé avec modération. Toutefois, lorsqu’il est consommé avec excès ou de la mauvaise manière, il peut être insidieux. Avec le temps, il fait des dégâts qu’on ne sent pas tout de suite».
Finalement, l’organisme rappelle qu’il est important de ne pas dépasser la limite de 0,08 % au volant.
« Il y a plus de personnes qui conduisent avec les facultés affaiblies qu’ailleurs au Québec et ce n’est pas un bon signe du tout. Il y a un travail à faire là-dessus».
Il sera intéressant de voir si la région s’est améliorée à ce chapitre lorsqu’un second sondage régionalisé sera publié dans deux ans.
Pourquoi cette enquête
– Pour mieux sensibiliser les gens à leur consommation d’alcool
– Raffiner les interventions d’Éduc’Alcool et aider l’organisme à être plus efficace
– Faire des recommandations plus précises au gouvernement