Lancement de la cellule d’intervention V.I.G.I.E
La cellule d’intervention V.I.G.I.E (Violence, Intervention, Gestion, Immédiate, Ensemble) est officiellement lancée : celle-ci sert à prévenir les homicides en contexte de violence conjugale dans les Laurentides. L’événement a rassemblé plusieurs partenaires clés de la région.
« La mobilisation de V.I.G.I.E permet la mise en place, dans un court laps de temps, d’actions concertées de différents partenaires communautaires et intersectoriels afin de prévenir les homicides commis en contexte de violence conjugale (homicides conjugaux/familiaux) », peut-on lire sur le site web du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides.
Face à l’augmentation des féminicides dans la région, diverses initiatives ont été prises. En 2021, un projet de recherche a été lancé pour analyser différents modèles d’intervention rapide au Québec, afin de choisir celui qui répond le mieux aux besoins locaux. Le financement du secrétariat à la condition féminine a permis de concrétiser la cellule d’intervention rapide.
Une initiative nécessaire
« Avec la période [de la] COVID-19, on avait vu une augmentation des féminicides dans la région. Donc, c’est sûr que pour les partenaires travaillant déjà en violence conjugale, de voir des féminicides arriver sur notre territoire, c’est vraiment préoccupant », explique Marie-Pier Campbell, coordonnatrice de la cellule V.I.G.I.E.
« C’est préoccupant, surtout que l’on sait que dans plusieurs situations où il y a des féminicides, il y a plusieurs partenaires qui sont déjà impliqués dans le dossier. C’est comme si chaque partenaire avait un petit morceau de casse-tête, mais n’avait pas l’image complète de ce qui se passait. Donc, c’est vraiment important pour les partenaires de mettre en place un modèle qui permettrait de se concerter rapidement et de mettre en place des actions pour accentuer la sécurité des personnes impliquées », ajoute-t-elle.
Selon ses explications, une telle cellule d’intervention peut permettre aux victimes qui n’ont pas porté plainte d’avoir de l’aide. « Donc, la cellule permet, par exemple, […] de mettre des actions en place au niveau des services psychosociaux autour de la victime pour peut-être l’emmener à porter plainte et d’avoir confiance en ce système de justice », explique la coordonnatrice.
Faire des choix logiques
Choisir le modèle adéquat pour ce genre de sujet prend du temps et des analyses. « Il y a eu de la détermination pour ce modèle, mais ils ont engagé quelqu’un qui allait faire une analyse comparative des différents modèles déjà en place. C’est là qu’on a choisi le modèle régional, avec une personne [responsable] de la coordination qui pourrait faire avancer les différents travaux », dit Mme Campbell.
Celle-ci mentionne également qu’à travers de la cellule, des formations seront données aux différents partenaires. « On a aussi établi un guide de collaboration, un outil. Puis, je pense que l’idée d’avoir fait un comité de coordination aussi qui pourrait s’unir rapidement, qui pourrait faire des analyses.
« Depuis janvier 2023, on a mis en place 36 cellules de crise pour des dossiers à haut risque dans les Laurentides, même avant d’avoir déployé la formation. Ils voulaient un modèle qui peut être efficace pour intervenir rapidement dans des situations de violence conjugale. Donc le modèle choisi correspondait à ça », conclut-elle.