La ligne Saint-Jérôme va bon train
Par Rédaction
SAINT-JÉRÔME. Il y a huit ans déjà, 5 000 personnes célébraient l’arrivée du train à Saint-Jérôme, un service de train de banlieue qui prolongeait la liaison Montréal/Blainville. C’était le 16 décembre 2006.
Dans la foulée, le premier ministre de l’époque, Jean Charest, inaugurait la gare intermodale. Une cérémonie qui a eu lieu notamment en compagnie du député de Groulx, Pierre Descoteaux, du maire de Saint-Jérôme à l’époque, Marc Gascon, et du président-directeur général de l’AMT, Joël Gauthier.
L’entrée en gare du « Train-du-Nord », l’appellation choisie pour le train de Saint-Jérôme, n’était alors pas sans rappeler la bataille menée jadis par le curé Labelle. D’ailleurs, 130 ans plus tôt, en 1876, un premier ministre inaugurait le service de train à Saint-Jérôme. On se souvient que cette saga du Curé et du « Train-du-Nord » est entrée dans l’histoire.
Aujourd’hui, les chiffres de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) démontrent un accroissement de 36 % de l’achalandage sur la ligne entre les années 2000 et 2013. Notez que les statistiques de l’année 2014 ne sont pas encore connues.
Mise en contexte
La ligne a été mise en service en 1997 par l’AMT, comme mesure d’atténuation de la congestion découlant de travaux routiers. La demande pour le service s’étant confirmée par l’achalandage, la ligne est devenue permanente en 2000. Le prolongement de 15,5 km entre Blainville et Saint-Jérôme a eu lieu l’année 2007, mais c’est à partir de 2013 que la ligne a été renommée Saint-Jérôme, tous les départs s’effectuant à partir de la gare de Saint-Jérôme.
Dans les faits, c’est à compter du 8 janvier 2007 que quatre départs le matin et quatre le soir, aux heures de pointe, étaient offerts aux citoyens.
Par ailleurs, le mois d’août 2013 a vu l’ajout de 18 départs (6 la semaine, 12 la fin de semaine). Cet ajout a généré une hausse d’achalandage de 13 % la première année (13 000 déplacements supplémentaires).
Enfin, en décembre de cette année, l’AMT a procédé à la mise en place de l’Étage tranquillité.
Un défi économique pour la MRC Rivière-du-Nord
Pour le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, l’apport du train est définitivement important, surtout au niveau résidentiel : « Les études sont toutes unanimes à ce sujet, les gens viennent habiter à Saint-Jérôme parce qu’il y a une gare. »
Le maire fait par ailleurs remarquer qu’ici, l’achalandage est stable. « Avec la poussée démographique à Blainville et à Mirabel, il y a un peu plus d’achalandage là-bas, mais on a 11 000 passagers quotidiennement », nous dit-il.
Selon le maire, un nouveau phénomène veut que de de plus en plus de gens de la Couronne Nord utilisent le train pour venir travailler à Saint-Jérôme. « On observe le même phénomène au niveau des autobus. C’est le changement le plus important que l’on remarque en ce moment », mentionne Stéphane Maher.
Le maire nous dit par ailleurs que la Ville veut revoir tout le volet du stationnement incitatif « qui est complet en ce moment. L’AMT nous a loué un espace, mais la demande est très forte.
Notre défi économique, c’est que seule la MRC Rivière-du-Nord défraye de l’argent pour le train. »
M. Maher précise que les autres MRC au nord ne payent pas. « Cependant, on sait que beaucoup d’utilisateurs du stationnement viennent du nord, des MRC qui ne contribuent pas à ce train-là. »
C’est pourquoi la Ville « est en train de mener une étude avec l’AMT pour connaître la provenance exacte de tous les utilisateurs, pour que d’autres MRC puissent également participer financièrement. On est cinq municipalités à payer pour un train qui dessert toutes les Laurentides! » D’autant que, ajoute-t-il, « ce n’est pas payant pour la ville de faire des stationnements à cet endroit, les terrains qui sont à proximité de la gare sont très dispendieux ».
Les investissements
Les travaux nécessaires pour l’investissement du train ont été réalisés grâce à des investissements de 21, 7 millions de dollars, défrayés à 75 % par le ministère des Transports du Québec et à 25 % par l’AMT. Le prolongement du train de banlieue a nécessité la reconstruction des infrastructures ferroviaires sur 15 km entre les gares de Blainville et Saint-Jérôme, ainsi que de 11 passages à niveau.
Achalandage de la ligne Saint-Jérôme (source AMT)
2007 2 114 900
2008 2 231 200
2009 2 124 100
2010 2 196 000
2011 2 409 100
2012 2 482 700
2013 2 652 400
2014 projeté 2 864 600