Grèves rotatives: au tour du personnel professionnel de la CSSRDN de sortir des locaux
Par Luc Robert
Après le jeu du yo-yo de la semaine dernière de divers corps de métiers, c’est au tour du personnel professionnel des écoles du Centre de services scolaires de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) de débrayer une demi-journée, ce mercredi 9 juin.
Au moment d’aller sous presse, lundi midi, les professionnels se préparaient à sortir en grève de minuit et une minute, jusqu’à midi. C’est donc dire que les élèves reviendraient sur les bancs d’écoles en après-midi, mercredi.
Plusieurs parents se sont dits très inquiets des divers mouvements de grève annoncés, puis ensuite annulés par les syndicats à la dernière minute.
« Dans plusieurs familles, les deux parents travaillent. Il faut déranger grand-maman pour prévoir un horaire de supervision des enfants à la maison, ou encore trouver une gardienne en plein jour… pour devoir ensuite annuler leurs services à la dernière minute. C’est sans compter que les examens de fin d’année se pointent et que ce n’est pas le moment pour les enfants d’avoir encore plus d’instabilité, mais de faire de la révision », a déploré Mme Manon Hébert.
Rappelons qu’un envoi par courriel de la direction-générale de la CSSRDN aux parents, le 28 mai dernier, avait stipulé que des grèves nationales du personnel affilié à différentes accréditations syndicales se dérouleront au cours des prochains jours, pour l’ensemble de nos établissements. Ainsi, un premier débrayage du personnel de soutien manuel devait se tenir le mercredi 2 juin, de 13h à 17h. Puis, un arrêt de travail du personnel de soutien administratif et technique devait avoir lieu le jeudi 3 juin, de minuit et une minute à midi. Les deux mouvements de protestations ont été annulés, quelques heures avant d’avoir lieu.
« Nous comprenons que les délais (de communications) puissent sembler courts, mais tout a été mis en oeuvre pour communiquer l’information aux parents le plus rapidement possible. Avant d’annoncer une grève, qui nous est confirmée par l’une ou l’autre des instances syndicales représentées dans notre organisation, nous devons réorganiser l’ensemble de nos services : le transport scolaire, les brigadiers scolaires, les horaires de cours et ceux des membres du personnel, les services de garde, le service de cantine, etc. Vu de l’extérieur, faire une annonce peut sembler simple, mais organiser tous les différents paramètres représente une logistique complexe », a expliqué Mme Nadyne Brochu, conseillère en communication au CSSRDN.
Pas d’ajouts
Le régime pédagogique québécois prévoit que les étudiants doivent passer un minimum de 180 journées en classe. Avec les congés scolaires déjà éparpillés au calendrier, la CSSRDN devra-t-elle ajouter des journées à l’horaire ?
« Aucune journée de classe ne sera ajoutée au calendrier scolaire de cette année. Nous jugeons qu’il est essentiel de permettre à nos élèves de poursuivre leurs apprentissages en présence, d’autant plus dans le contexte de fin d’année, où chaque heure d’enseignement peut faire une différence, notamment pour nos élèves en difficulté », a poursuivi Mme Brochu.
Chemin inverse
Les demi-journées de pressions sont légales. Leur application et/ou leur annulation cause toutefois des inconvénients qui doivent être suivis.
« Lors d’une grève, notre priorité est de nous assurer que tous nos élèves soient en sécurité, en tout temps, peu importe la mécanique déployée. Quant aux annulations, nous l’apprenons nous-même à quelques heures de l’évènement. Nous devons donc refaire le chemin inverse (d’organisation) et nous assurer que tous les services seront remis en place et seront fonctionnels, avant d’en faire l’annonce aux parents. »
« Nous sommes conscients des répercussions subies. Tous, nous déplorons de devoir jongler avec ces imprévus et nous remercions (les gens) pour leur collaboration. Nous espérons qu’une entente soit rapidement conclue entre le gouvernement du Québec et les syndicats, afin de revenir à une vie scolaire plus près de la normalité », a souhaité tout-haut Mme Brochu.