(Photo : Courtoisie)
D’après Mme Lacombe, le CISSS des Laurentides est le seul centre à avoir offert des sacs à dos « grands froids » aux personnes itinérantes rencontrées.
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Compter les personnes itinérantes pour optimiser les ressources

Par Aurélie Moulun

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, en collaboration avec tous les organismes communautaires de la région, procédait au dénombrement des personnes en situation d’itinérance le 11 octobre dernier. 

Près de 150 travailleurs de rues et de bénévoles sillonnaient les rues des Laurentides, questionnaires à la main, afin de discuter avec des passants ainsi que des personnes en situation d’itinérance tout en procédant à leur décompte. Le but de cet exercice est d’avoir un portrait de la situation pour ensuite bonifier les plans d’action du CISSS des Laurentides explique Noémie Lacombe, coordonnatrice, services psychosociaux généraux adulte et dossiers transversaux au CISSS. 

Cette opération a eu lieu dans plusieurs MRC simultanément, notamment celles d’Argenteuil, d’Antoine-Labelle, des Laurentides, de Thérèse-de-Blainvile, du Lac-des-Deux-Montagnes, de La Rivière-du-Nord et des Pays-d’en-Haut. Dans plusieurs autres villes, des équipes étaient dispersées à des endroits stratégiques afin de procéder au même exercice. 

Différents fonctionnements

Pour réaliser cet exercice, Mme Lacombe raconte qu’il y avait plusieurs façons de fonctionner. « On avait des événements attractifs notamment à Sainte-Agathe-des-Monts, à Saint-Eustache, à Mont-Laurier et à Saint-Jérôme. On avait installé des tentes et on y offrait de la pizza et du café », explique-t-elle. Les personnes itinérantes pouvaient alors s’arrêter, prendre un café et discuter avec les intervenants qui procédaient au remplissage des questionnaires. 

« Ça permet d’augmenter l’acceptabilité sociale et de mieux comprendre la réalité de ces personne. » Noémie Lacombe

À Saint-Jérôme, le CISSS des Laurentides a également procédé à du « sillonnage »« On avait plusieurs équipes de deux personnes qui interpellaient tous les passants », ajoute la coordonnatrice. Les bénévoles et les travailleurs ne discutaient pas qu’avec des personnes en situation d’itinérance, ils tentaient aussi d’observer l’instabilité résidentielle chez les citoyens, une forme d’itinérance moins visible.                  

Opération réussie

« On est vraiment content. On a eu une super belle coopération. Les gens sur le terrain étaient très heureux que l’on s’intéresse à eux et que l’on tente de comprendre leur réalité », raconte Noémie Lacombe. 

À la base, le questionnaire que devaient faire remplir les travailleurs et les bénévoles ne devait prendre qu’une dizaine de minutes. Mme Lacombe explique toutefois que les interactions ont parfois été beaucoup plus longues puisque les gens sur le terrain prenaient le temps de discuter avec les répondants.

D’ailleurs, Mme Lacombe explique également que les personnes intoxiquées ont été comptabilisées et ont pu être redirigées vers des ressources appropriées. « On avait des fiches d’observation qui nous permettait de compter ces personnes sans qu’elles ne répondent au questionnaire. » Ainsi, les données récoltées sont plus fidèles à la réalité et l’exercice aura permis d’aider certaines personnes itinérantes.

Par l’entremise de ce « sillonnage » de la région, le CISSS des Laurentides a pris l’initiative de confectionner quelque 500 sacs à dos « grands froids » remplis d’items pour combattre le froid. « D’une part, ça nous permettait d’éviter de sonder la même personne deux fois et, en même temps, on remettait des tuques, des mitaines, des bas pour l’hiver. Je dirais que 98 % des gens étaient très contents de ça », souligne Mme Lacombe. Quelques personnes ont toutefois décliné l’offre, jugeant ne pas avoir besoin d’un tel sac à dos.

En attente des résultats

L’opération qui débutait le 11 octobre se terminait sept jours plus tard. Lors de la première journée de l’exercice, les équipes étaient mobilisées dans les rues. Pour les six suivantes, ce sont les organismes communautaires qui continuaient de décompter les personnes en situation d’itinérance au sein même de leurs installations. Puis, le 18 octobre, toutes les données récoltées ont été envoyées au ministère de la Santé. 

Bien qu’elle n’ait pas encore les données en main, Noémie Lacombe soutient qu’elle observe une « exacerbation du phénomène de l’itinérance » dans les Laurentides. Toutefois, pour avoir davantage de détails sur la situation, il faudra attendre que le ministère de la Santé comptabilise tous les résultats. 

Cet exercice est réalisé partout au Québec tous les quatre ans et est encadré par le ministère de la Santé et des Services sociaux. 

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