Chantal Levert honorée pour avoir dénoncé la corruption

Par Lpbw

Trois citoyens qui ont eu le courage de dénoncer la collusion et la corruption, dont Chantal Levert de Saint-Jérôme, ont reçu jeudi dernier la médaille de l’Assemblée nationale des mains de Françoise David et Amir Khadir, députés de Québec solidaire.

Stéphanie Bérard, également une résidente de Saint-Jérôme, ex-directrice générale de l’Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec (AEMQ) congédiée pour avoir collaboré avec la Commission Charbonneau a également été honoré pour ne pas s’être laissé intimidée malgré les pressions.

Le courage de dire non

« Nos trois médaillés d’aujourd’hui, Chantal Levert, Stéphanie Bérard et François Beaudry ont osé parler même si le silence aurait pu sembler être la voie la plus facile. Car parler pour lancer une alerte n’est pas chose facile. Ceux qui l’ont fait le savent : il y a un prix à payer, » a souligné Françoise David. Chantal Levert a perdu son emploi et subit des menaces et de l’intimidation après avoir soulevé des questions sur l’attribution douteuse de contrats.

« Dans la lumière, la peur perd son pouvoir »

Amir Khadir, lors de son allocution a déclaré : « Chantal Levert a été à l’emploi de la MRC Rivière-du-Nord. En 2005-2006, elle a refusé de signer des contrats octroyés sans appel d’offre. Elle a payé le prix pour avoir voulu barrer la route au copinage. Menacée, intimidée, poussée vers la porte de son emploi, elle a vécu dans l’angoisse et la peur pour elle et son enfant. Mais Chantal Levert ne s’est pas rétractée, elle n’a pas reculé. »

Il a ensuite précisé : « Aujourd’hui son cas est entre les mains de la SQ et c’est pourquoi nous n’allons pas donner plus de détails. Son cas est moins connu que celui des deux autres médaillés du jour. Et faire connaître ce qu’ont fait les lanceurs d’alertes comme elle est important, ne serait-ce que pour leur protection. Car une des meilleures armes des corrupteurs est l’obscurité qui permet de garder le climat de peur qui paralyse les langues. Dans la lumière, la peur perd son pouvoir. C’est donc avec une grande joie que je remets très publiquement cette médaille à Chantal Levert. »

Par ailleurs, Françoise David, parlant de Stéphanie Bérard a souligné : « Le Québec entier a découvert le courage de Stéphanie Bérard en septembre dernier lors de son passage à la commission Charbonneau. [..] Malgré tout elle ne s’est pas laissé intimider et est allée témoigner à la commission Charbonneau. C’est donc avec beaucoup d’admiration et de reconnaissance que je lui offre cette médaille. »

De son côté, François Beaudry, ancien ingénieur-conseil au Ministère des Transports du Québec a décidé de ne pas se taire. Il a parlé à visage découvert à des journalistes d’enquêtes pour dire ce qu’il avait appris sur la collusion dans le monde de la construction.

Protéger les lanceurs d’alertes

La même journée les parlementaires ont adopté une motion à l’unanimité pour rendre hommage aux lanceurs et lanceuses d’alertes qui osent dénoncer des situations inacceptables malgré les risques. La motion se terminait sur ces paroles : « Que cette Chambre s’engage à adopter dans les meilleurs délais des mesures législatives visant à protéger les lanceurs d’alertes. »

« C’est un instrument essentiel à ajouter dans le coffre à outils anticorruption et anticollusion du gouvernement. Une telle loi doit assurer la sécurité physique et psychologique des lanceurs d’alertes et de leurs proches ainsi qu’une meilleure protection contre les représailles. Il ne faut plus attendre, » a mis de l’avant la députée Françoise David précisant que « Le président du Conseil du trésor a promis de déposer bientôt un projet de loi allant dans ce sens. »

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