|

Attentats en France : des réactions

Par Lpbw

ATTENTATS. « Je suis complètement sidéré par les évènements, mais surtout très triste de voir ce que notre beau pays devient, nous confie Geoffrey Pastor, 34 ans, Français, au Québec depuis neuf ans, et représentant au Journal Le Nord. Les politiques appellent à l’unité, mais on ne fait que se diviser d’année en année.» Selon lui, il ne faut pas avoir peur « et rester soudé face aux terroristes ».

«Les caricaturistes et illustrateurs qui ont été tués lors de l’attentat à Charlie hebdo le 7 janvier dernier étaient des icônes. Ils ont marqué notre génération notre enfance. On a grandi avec eux. Ils passaient l’information par des dessins drôles et légers.»

Geoffrey considère que la France a été touchée au cœur, dans les valeurs fondamentales qui lui sont propres comme la liberté d’expression, la liberté tout court, « ça nous touche, nous, nos parents, nos grands-parents, dans notre cœur. »

«Mais il faut rester lucide et ne pas se laisser submerger par des sentiments haineux et de vengeance. C’est en restant uni que nous aurons la force de faire face à ces vagues du mal. C’est à nous de savoir ce qu’on veut faire de notre pays, » conclut Geoffrey Pastor.

Une atteinte à la diversité médiatique

« Mercredi, j’étais abasourdie, j’ai trouvé ça choquant. Ils s’en sont pris à un symbole de la liberté d’expression et de l’humour. C’est choquant et ça fait réfléchir. Ça nous a tous touchés », nous dit Frédérique David, journaliste indépendante d’origine française, au Québec depuis maintenant 22 ans, qui collabore avec TC Media.

«Cabu (caricaturiste, dessinateur de presse et auteur de bande dessinée tué lors de l’attentat) nous a accompagnés dans notre enfance, c’est une figure emblématique en France.»

« C’est (l’attentat) une atteinte à la diversité médiatique et il est important de préserver cette diversité-là», ajoute Frédérique David.

La journaliste pense qu’il y aura un avant et un après l’évènement. « Une fois le choc passé, il va y avoir un exercice de réflexion sur ce que l’on peut faire pour éviter ça, pour préserver la liberté d’expression, la diversité, croit Frédérique David. Même si elle reconnaît que l’exercice ne sera pas facile, elle considère qu’il y a des choses à faire pour éviter que ces évènements se reproduisent. « Il y a des failles en France et ailleurs. Par exemple dans les prisons, où beaucoup de ces groupes-là se forment. » Elle nous parle aussi de la possibilité d’un encadrement des médias sociaux « parce que les djihadistes recrutent beaucoup sur les médias sociaux, les jeunes particulièrement. »

Elle se questionne : « le rassemblement de dimanche, du jamais vu en France, était-ce l’effet Charlie ou bien était-ce plus profond. Est-ce qu’il n’y a pas un ras-le-bol collectif quant à cette montée du racisme? Les gens ont besoin de revenir à d’autres valeurs, des valeurs du vivre ensemble. Je pense que le rassemblement traduit ce ras-le-bol-là. L’évènement à Charlie Hebdo est aussi la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les gens ont dit: c’est assez!»

« La France est touchée, tu ressors ton drapeau bleu blanc rouge»

« Ça fait un gros choc, c’est un attentat effroyable, nous raconte Lionel Ducreau, français, propriétaire de la boulangerie Deux gars dans l’pétrin à Saint-Jérôme. Il a appris la nouvelle au travail. « L’image qui m’a frappé est celle des deux terroristes qui abattent un policier de sang-froid, nous dit-il ajoutant que tout le monde connaît Cabu qui a bercé mon enfance et celle de mes parents.».

Pour Lionel Ducreau, l’évènement est plus significatif que le 11-Septembre parce qu’il porte atteinte directement à la liberté d’ expression. « C’est encore plus fort, car la liberté de pouvoir dire ce que l’on veut a été bafouée surtout dans le contexte d’une République française qui a vu le jour avec la révolution ! »

Lionel a ressenti de la fierté lors de la manifestation : « de la fierté, car les Français ont réussi à se réconcilier avec les forces de l’ordre alors on est des "grandes gueules" en général. C’est un élan de solidarité qui s’est créé, quelque chose de fort.»

Il nous parle aussi de son élan, de ses racines françaises qui sont ressorties alors que ça fait neuf ans qu’il vit au Québec : «C’était " Aux armes citoyens". La France est touchée, tu ressors ton drapeau bleu blanc rouge, la cocarde… »

« C’est révoltant, mais il faut rester soudé, unis, solidaire. C’est ce que je souhaite au peuple français », conclut-il.

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *