Alouettes: un désir de vaincre inégalé
Par Alec Brideau
Après leur conquête de 2023, les Alouettes n’avaient qu’un objectif en tête : défendre leur titre et ramener la coupe Grey à Montréal l’année suivante. Malheureusement pour la troupe montréalaise, son parcours s’est terminé en finale de l’Est avec une défaite de 30-28 contre les Argonauts de Toronto.
La défaite est peut-être chose du passé, mais un sentiment de travail non accompli demeure au sein de l’organisation. Le secondeur Alexandre Gagné le dit, c’est la réalité du football : aucune deuxième chance. En séries éliminatoires, si tu perds, c’est fini.
« L’année dernière, le message de notre coach avait été clair, se rappelle-t-il. Il nous avait dit “félicitations, vous avez gagné la coupe Grey en 2023, mais 2024 est une nouvelle édition et une nouvelle équipe et nous ne nous baserons sur rien de l’an dernier”. Cette année, je crois que ce sera similaire. Nous avons eu une belle campagne 2024 et avons montré que nous n’étions pas qu’une équipe Cendrillon quand nous avons gagné. »
Alexandre a disputé tous les matchs de saison et des séries éliminatoires pour les Alouettes ces deux dernières saisons. Il a commencé avec l’équipe en 2021, lui qui a porté les couleurs des Roughriders de la Saskatchewan durant ses trois premières années dans la Ligue canadienne de football (LCF).
Le match disputé en finale de l’Est contre les Argonauts ne définit pas l’identité des Alouettes selon Alexandre.
« Notre identité est de protéger le ballon et nous ne l’avons pas fait durant ce match, dit-il. Probablement que ça va apporter une hargne supplémentaire cette année. Nous voulions tellement réaliser l’exploit de défendre notre titre et d’offrir ça à Montréal. Nous avons le sentiment de ne pas avoir terminé le travail. Nous prenons fierté de bien terminer nos tâches, que ce soit en match ou en pratique. Ce sentiment sera là au camp, mais probablement durant la saison aussi. »
Les Alouettes ont terminé la saison dernière au premier rang de la LCF, avec un dossier de 12-5-1. Lorsqu’ils ont remporté les grands honneurs en 2023, leur fiche en saison était de 11-7-0.
« Nous avons terminé premiers dans la ligue et avons pu jouer la finale de l’Est devant nos partisans, souligne le secondeur. Ces derniers ont répondu présent, mais malheureusement nous sommes tombés à court. Certains partisans avaient déjà réservé leur billet pour la finale de la Coupe Grey à Vancouver, avec leur chambre d’hôtel. Nous avons l’impression de les avoir laissé tomber. Nous voulons leur donner ce qu’ils méritent cette année. »
Tout ou rien
Entraîneur-chef adjoint, coordonnateur des unités spéciales et directeur du personnel des joueurs, Byron Archambault explique que lorsqu’on goûte à la victoire, la défaite te hante pendant toute la saison morte.
« Tu penses à ce que tu aurais pu faire de mieux ou de différent, mentionne Byron. Ça te donne faim. Je ne peux pas parler pour tous les joueurs, mais pour ma part, j’ai faim. »
Archambault s’est joint à l’organisation en 2020 comme directeur du dépistage national. Il a été nommé entraîneur adjoint pour la brigade défensive en 2021. Sélectionné en deuxième ronde par les Tiger-Cats de Hamilton, Byron a disputé deux saisons dans la LCF. Il a aussi remporté la coupe Vanier, en 2014, avec les Carabins de l’Université de Montréal.
La soif de vaincre est donc dans les gènes de celui qui dit d’ailleurs que gagner est le seul objectif. En fait, l’adjoint de Jason Maas mentionne que c’est le seul objectif qui vaut la peine et qui devrait être dans la tête de chacun.
« Il n’y a aucun autre but, renchérit-il. Il n’y a aucune vedette ou de mérite individuel qui va combler le vide de ne pas gagner, parce que ne pas gagner, c’est perdre. Que tu termines deuxième ou dernier, tu as perdu. »
Sur la même longueur d’ondes
Directeur général adjoint avec les Alouettes, Pier-Yves Lavergne souligne le talent de l’équipe en rappelant que peu de joueurs ont quitté l’organisation durant la saison morte. Pour lui, c’est intéressant de continuer à travailler avec une équipe qui gagne en maturité. Il retient aussi les commentaires d’Alexandre, sur le désir de se reprendre cette saison et de remporter la coupe Grey.
« Ce que je retiens des paroles d’Alexandre, sur le sentiment du travail non-accompli et la hargne de vaincre cette saison, c’est que le standard est maintenant établi. Tout ce qui n’est pas la coupe Grey est un échec. On comprend que du haut de la direction jusqu’aux joueurs sur le terrain, nous travaillons pour les mêmes objectifs et pour moi, c’est merveilleux. Au-delà de ne pas avoir gagné le championnat l’an dernier, on voit que nous avons établi nos bases et notre culture. »
Les joueurs ont hâte de pouvoir jouer des matchs d’importance et montrer qu’une fois de plus, l’organisation peut aspirer aux grands honneurs cette saison.
« Le compétiteur en nous a hâte de retourner sur le terrain et gagner pour montrer que c’était seulement une erreur (contre les Argonauts), et que nous sommes l’équipe à battre dans la LCF, conclut Alexandre. Nous avons une belle chimie et de bons entraîneurs. Nous avons une culture gagnante et maintenant, il s’agit de la mettre en application davantage. »
