(Photo : Gérard Coderre)
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El dia de la tradicion, le rendez-vous des gauchos (Argentine)

Par Journal-le-nord

Chronique d’un routeur

À San Antonio de Areco, au cœur de la Pampa, à quelques heures de route au nord-ouest de Buenos Aires, la vie prend un autre rythme. Avec sa petite église toute blanche, sa grande place, ses maisons basses dans la pure architecture coloniale, San Antonio est au cœur de la tradition des gauchos.

Il faut venir à San Antonio de Areco le 10 novembre alors que les gauchos de l’Argentine s’y donnent rendez-vous pour El dia de la tradicion. Au menu pour ces mangeurs de viande, la parilla (viande cuite à l’horizontale sur la braise) ou el asado (viande cuite à la verticale devant le feu). Au programme, défilés, rodéos, courses de chevaux, feux de camp et musique dans la pure tradition des gauchos.

El dia de la tradicion n’a rien à voir avec les festivals westerns que l’on connaît en Amérique du Nord. Cette fête est surtout une occasion pour les Argentins de retrouver leurs racines, de retrouver leur âme. Pour le millier de gauchos qui sont au rendez-vous, ce sont de grandes retrouvailles. San Antonio devient alors pour quelques jours un immense ranch où les chevaux occupent toute la place. On dit qu’un gaucho se priverait de manger pour nourrir son cheval… et je le crois.

Le défilé au centre-ville de San Antonio de Areco est une occasion pour ces centaures de la pampa d’étaler toute la panoplie du cavalier, la bombacha (pantalon bouffant serré à la cheville), les jambières et le sombrero. Le facon (long couteau) dans un étui de cuir, le tirador (ceinturon), le rebenque (fouet), les boleadores formés de trois pierres rattachées à un lasso et les espaldas (étriers) complètent le costume. Et c’est sans oublier le maté et la bombilla pour siroter la boisson traditionnelle dans cette région du monde.

El dia de la tradicion est plus qu’une fête, c’est un moment privilégié au cœur de l’identité de ce pays. C’est un grand bivouac et un va-et-vient incessant de centaines de chevaux qui se déplacent souvent au galop et en groupe d’une vingtaine à la fois dans le cadre des joutes qui animent la journée.

Une chanson de geste El gaucho Martin Fierro, écrite en 1872, consacre le mythe des hommes libres de la pampa et est toujours enseignée dans les écoles. Le mythe survivra tant que le gaucho aura une place dans la tête et le cœur des Argentins. Le gaucho est en Amérique du Sud ce que le cow-boy est en Amérique du Nord… un passé qui s’est adapté au présent.

 

 

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