La SOPAIR lancera un projet cycliste pour repenser le tourisme
Faire découvrir autrement. C’est le mot d’ordre de la Société de plein air des Pays-d’en-Haut (SOPAIR), qui veut lancer un tout nouveau projet axé sur le cyclotourisme en vélo de gravelle. Pensé comme un levier de tourisme durable, ce projet vise à mieux répartir l’achalandage touristique sur le territoire et à prolonger les séjours des visiteurs au-delà du classique aller-retour en voiture.
Le projet s’inscrit dans le cadre du Plan Montagnes, une initiative provinciale pilotée par le ministère du Tourisme et déployée par les associations touristiques régionales (ATR) dans cinq zones montagneuses ciblées, dont les Laurentides. L’objectif est de structurer une offre touristique durable, en misant sur une meilleure répartition des flux et sur des retombées économiques optimisées, sans sacrifier l’environnement ou la qualité de vie des résidents.
La directrice générale de la SOPAIR, Marie-France Lajeunesse, l’explique clairement : « La réalité, ce n’est pas qu’on manque de visiteurs. C’est peut-être qu’on optimise mal comment ils viennent fréquenter et découvrir notre territoire, à quelle saison, et où ils vont. »
Après les routes blanches, les routes de gravier
Dans la foulée du succès des parcours hivernaux en ski nordique, la SOPAIR a aujourd’hui la même logique en version estivale. Le nouveau projet entend développer des parcours multijours en vélo de gravelle, une pratique cycliste en pleine ascension qui allie aventure, endurance et découverte.
Ces circuits de deux à quatre jours traverseront des paysages variés, comme des forêts, des villages, des auberges, des campings et des parcs, en s’appuyant sur les infrastructures existantes comme les parcs linéaires du Corridor aérobique ou du P’tit Train du Nord. Le but est donc de proposer une expérience enrichissante, accessible et sécuritaire, en collaboration étroite avec Vélo Québec, pour garantir la qualité et l’uniformité des parcours. « On y va avec ce qui est réalisable dans un premier temps. Mais on est quand même chanceux : on a des colonnes vertébrales qui sont quand même fortes pour les grands déplacements », affirme Mme Lajeunesse.
Augmenter les retombées
En amenant les visiteurs à s’immerger plus longuement dans la région, la SOPAIR espère alléger la pression sur les infrastructures et sur les résidents, tout en générant des retombées économiques plus durables.
« Il n’y a pas juste l’idée d’alléger les infrastructures d’accueil. Un cycliste qui vient une journée, ça met un véhicule sur [l’autoroute] 15, ça met un véhicule dans un stationnement, sans nécessairement découvrir le territoire. Donc c’est quasiment des coûts pour la région plutôt que d’être des retombées. On voulait donc le prendre dans le sens inverse. Puis le multijours, au-delà de favoriser les retombées économiques, ça amoindrissait un peu aussi tout l’impact négatif de ces déplacements-là », explique la directrice.
Le projet vise également à répondre à un autre défi, celui de l’étalement de l’achalandage. Comme l’explique Marie-France, la sursaturation des samedis matin contraste avec le vide d’autres jours dans la semaine. Une meilleure répartition des visiteurs permettrait par exemple de soulager les bénévoles, les entreprises et les infrastructures locales, tout en bonifiant l’expérience pour les usagers.
Une approche concertée et évolutive
L’élaboration des parcours est menée de front par l’équipe de la SOPAIR, en collaboration avec des partenaires locaux et régionaux. Jean-Sébastien Thibault, chargé de projet, souligne les défis liés à la topographie des Laurentides : « Le défi, c’est de faire quelque chose d’accessible. Parce qu’on sait que les parcours en Montérégie, en Estrie et dans les Cantons de l’Est, c’est vallonneux, mais très progressif. Tandis que les Laurentides, c’est des casse-pattes qu’on appelle. C’est très up and down et très varié comme terrain. »
Les premiers parcours devraient être mis en ligne dès l’automne 2025, en vue d’une première saison complète à l’été 2026. À terme, la SOPAIR envisage une plateforme évolutive, avec des boucles qui pourront se connecter à d’autres régions et s’adapter selon les besoins des clientèles et les capacités d’accueil.
À suivre cet automne sur les plateformes de la SOPAIR, et dans les sentiers des Laurentides !