Empathie

Par Frédérique David

CHRONIQUE

L’empathie, c’est la capacité à se représenter ce que l’autre ressent. C’est aussi ce dont certains élus et grands décideurs de ce monde sont complètement dépourvus. Cela explique alors cette déclaration récente d’Elon Musk : « trop d’empathie peut nous tuer. Nous vivons un suicide civilisationnel pour cause d’empathie ».

Cela explique aussi le génocide des Palestiniens, les bombes larguées sur des hôpitaux pour enfants, le recul du droit des femmes, la montée assumée et normalisée du racisme, de la xénophobie, du sexisme, de l’homophobie, de la transphobie… Rappelons que l’administration Trump a exigé le retrait de toutes les publications et coupé dans le financement des recherches comportant les termes « genre », « transgenre », « personnes enceintes », « LGBT », « transsexuel », « sexe assigné à la naissance », « mâle biologique », etc. Cela explique encore les coupures massives du gouvernement Trump dans les programmes humanitaires et l’élimination du droit d’asile menant à l’expulsion de familles établies aux États-Unis depuis des décennies.

Le profit au détriment de l’empathie

Dans un monde où seul le profit compte, la compassion n’a plus sa place. L’empathie est alors perçue comme une forme de gauchisme dangereux. On en arrive à des déclarations qui auraient jadis étaient considérées honteuses et qui sont désormais admises, acceptées et reprises allègrement.

C’est là que réside le pire danger ! Il souffle un vent de haine, d’indifférence, d’individualité assumée au nom du confort et du profit. Un vent qui déchire nos liens fragiles, notre tissu social tricoté par ceux qui nous ont précédés et qui doivent bien se demander, d’où qu’ils soient, ce qu’il est advenu de leur société. « La mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et des plus révélateurs d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie », disait la philosophe allemande Hannah Arendt.

Du réel à la fiction

Il est quand même fascinant de constater que la déclaration de Musk arrive à peu près au même moment que la sortie de la série québécoise Empathie qui connait un vif succès et qui met en lumière un univers de l’ombre, celui de la psychiatrie. Quelle belle façon de développer ce qui s’effrite dans le monde réel, de montrer avec finesse et humanité que les défis et les différences méritent d’être entendus, soutenus et compris !

Il faut leur dire

Voir grandir ses enfants et ses petits-enfants dans ce monde est terrifiant. On s’accroche alors à ce qui leur permettra, dans cette intolérance généralisée, de développer une forme d’empathie. Dans le nouveau programme de Culture et citoyenneté québécoise, on parle de liens, de bien commun, d’interdépendance entre les individus, de diversité collective, de droits et libertés, de dialogue. On y parle aussi d’empathie. Il faudra insister plus que jamais sur le développement de celle-ci pour qu’on ne soit pas obligé de faire appel aux extraterrestres pour nous sauver !

Il faut cultiver soigneusement ce lien émotionnel aux autres, leur dire que comprendre l’autre nous permet de mieux nous comprendre, que tendre la main fait du bien, que l’empathie est le fil de cette courtepointe colorée et magnifique que devrait être l’humanité.

Il faut dire à nos enfants de parler à leurs voisins, de prendre la main du nouvel arrivant, de porter le sac de la personne âgée, de tenir la porte à la personne en situation de handicap, de dialoguer avec le sans-abri, d’adresser un sourire à la commis d’épicerie, de remercier son enseignante, d’aimer ses semblables, tout simplement. Il faut leur dire de s’intéresser aux autres, de tendre la main tout le temps, d’accepter les différences. Il faut leur dire de poser des questions pour mieux comprendre. Chercher à comprendre, surtout et constamment.

Il faut leur dire que nous sommes tous semblables, quel que soit notre couleur de peau, nos croyances, notre langue, nos difficultés, notre sexe, notre genre, notre situation économique. Leur dire que tout le monde mérite d’être accepté comme il est et qu’il y a de la place pour tous si nous le voulons bien. Leur enseigner le partage et la compassion.

Il faut expliquer à nos enfants les guerres, les famines, les injustices, les sans-papiers, les sans-abris, les démunis, les malades, les prisonniers de leur corps, les malaimés, les exclus, les incompris… Il faut ouvrir le dialogue et ouvrir les esprits, pour que leur existence ne soit pas vaine. Pour que nous soyons fiers de ce qu’ils tenteront de réparer.

1 commentaire

  1. je suis confus par à part à votre article sur l emphatie j ai regardé la difinition dans le dictionnaire et je me suis dit je ne peux pas avoir de l emphatie pour quelque chose que j ai pas vécu et ressentir ce que l autre ressent je ne suis pas dans ses souliers je peux essayer de comprendre ce qu il vit je suis sympatique aux causes de l itinérance la guerre la violence conjugale etc je ne peut pas me mettre à la place de quelqu un qui fait face à un génocide mais je peux en parler écrire et hair ceux qui le font

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