J’ai attrapé une « politite »
Par Mimi Legault
Maudite maladie… Je ne suis pas une « personne alitée » pour autant, mais j’ai mal partout, surtout aux oreilles. On entend que ça à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux. Quand ce n’est pas Trump, c’est Legault. Avant c’était Justin. Plus capable. Surtout Trump. Lui, quand il coupe des oignons, c’est le monde entier qui pleure. Je suis allée faire vérifier ma patience, j’ai testé négative. Heureusement que le monde va mal, je n’aurais pas été capable d’aller mal dans un monde qui allait bien. Pourtant, j’ai grandi dans une famille où on nous a habituées à avoir une opinion, à écouter les infos, à aller voter.
Je devais avoir 7 ou 8 ans. Ma petite amie m’avait demandé si mon père votait bleu ou bien rouge. En plus, je suis daltonienne… J’avais répondu tout bonnement, bleu. Mon père était furieux! C’est qu’il était propriétaire d’un hôtel et avait autant d’amis du côté bleu que rouge. Ayant mal compris, je m’étais rétractée en disant à ma camarade qu’il votait rouge. C’est vrai qu’il était rouge, mais rouge de colère! Dis jaune la prochaine fois, m’avait-il ordonné. Avec les années, j’en ai conclu que les mots politique et jaune allaient bien ensemble…
Je suis à fleur de peau, les politiciens d’aujourd’hui me donnent des boutons, ce n’est pas le moral qui est touché, c’est le foie. J’ai des nausées juste à écouter leurs mensonges et leurs insanités. Et leurs promesses, alors! Me semble que si je désirais être élue, je dirais au peuple que je ne leur promettrais rien. E-rien! Simplement celle de faire de mon mieux, ma campagne finirait là. Promettre et tenir font chambre à part. Mais non, une promesse par jour! Ils me fatiguent! Ils me fatiguent! Tous. Le sel augmente la tension artérielle, moi ce sont les politiciens.
Peut-être que j’exagère, peut-être que la politique ce n’est pas plus sale que… Bon, ça ne me vient pas à l’esprit tout de suite comme ça… Quand un politicien (genre oncle Sam) parle sans trop savoir ce qu’il dit et finit de parler sans savoir ce qu’il a dit, non seulement est-il mûr pour la politique, mais prêt pour la retraite. Finalement, peut-être que je charrie trop, peut-être que la politique, ce n’est pas plus sale que… voyons, je l’ai sur le bout de la langue…
L’assemblée nationale. Des enfants d’école qui parlent tous en même temps. Et sans le bureau ovale à Washington ce n’est guère mieux. Moi, j’appellerais ça la maison des fous : l’asile politique. C’est rendu que l’on prend davantage au sérieux nos humoristes et les politiciens à la rigolade. Entrer en politique, c’est comme attraper un virus. Ils deviennent tous pareils. Protocolés, moulés, modelés avec la même pâte molle. C’est peut-être pour ça qu’au Québec, on a encore la réputation « en glaise ». Promesses d’ivrognes avant, l’Alzheimer après.
N’empêche qu’un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil ( Abraham Lincoln). Un gag pour vous voir sourire : lors d’élections municipales, deux candidats adverses se retrouvent par hasard voisins de table au resto. Le premier dit à l’autre : je laisse toujours un gros pourboire aux serveuses et je leur demande de voter pour moi. Eh bien moi, répond l’autre, je leur donne moins d’un dollar en leur demandant de voter pour vous! Il faut bien en rire, sinon, bienvenue aux antidépresseurs. Je me fais un devoir d’écouter les infos qui parlent presque toujours de la guerre tarifaire. À cause de ça, lorsque je ferme la « tivie », je vais toujours me laver les mains. Ce n’est pas d’hier, que la politique n’est pas toujours propre. Mon père disait que dans le temps, on achetait des votes, mais différemment. Tu n’as pas de frigo? On va t’en faire livrer un. Tu es indécis? L’organisateur lui apportait quelques veaux, une charrue ou un gallon de gros gin. Vous savez ce qu’est un bon politicien? C’est quelqu’un qui se tient à droite de la gauche, à gauche de la droite et juste en face des caméras! Cette dernière pensée de Mark Twain : les politiciens et les bébés en couche doivent être changés souvent pour la même raison!
1 commentaire
Bravo! j’ adore votre texte. Il faudrait l’ envoyer aux poli-ti- chiens. J. aime beaucoup votre plume ,bien aiguisée.
Merci !