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Toyota Corolla Hatchback 2019 : enfin, la Corolla que l'on a demandée!


Le Guide de l'Auto

Article par William Clavey

Au premier coup d’œil, il est facile de critiquer l’étroite banquette arrière et le coffre peu volumineux de la Toyota Corolla Hatchback 2019. Mais je vous arrête tout de suite, car depuis des lunes, les passionnés de voitures râlent du fait que la Corolla est une auto ennuyante, anonyme et aucunement sport.

Toyota nous a écoutés : nous l’avons enfin notre Corolla cool! Arrêtons donc de nous plaindre, et regardons plutôt ses qualités.

Les mêmes ingrédients de base
L’arrivée d’une Corolla cinq portes est un peu inévitable, car ses rivales directes – la Mazda3, la Volkswagen Golf, la Honda Civic, la Chevrolet Cruze, la Kia Forte et la Hyundai Elantra – comportent toutes une « cinq portes » au sein de leur gamme.

Mais ce n’est pas entièrement nouveau chez Toyota, car le constructeur vendait déjà la Corolla iM, celle qui avait originalement été baptisée par Scion. Toyota décide donc enfin de s’affirmer avec la nouvelle mouture en ajoutant l’appellation « hatchback » au nom de sa compacte.

Il est clair que la Corolla avait besoin d’être rajeunie. Longtemps choisie pour sa fiabilité irréprochable et ses coûts de revient à la baisse, sans oublier sa valeur de revente intouchable, la Corolla n’a jamais été considérée comme une compacte sportive que les « jeunes » désiraient se procurer, mais comme une voiture rationnelle. Cette distinction appartenait à la Mazda3, la Golf et, plus récemment, à la Civic.

Or, Toyota a mis le paquet avec cette Corolla, qui hérite non seulement d’un design moderne et agressif, mais aussi de belles proportions, incorporant une ligne de toit racée et des hanches sous le pilier C, faisant d’elle une véritable compacte attrayante dans la même veine qu’une Mazda3 ou une Volkswagen Golf.

Surtout, dans un monde où tout semble grossir, nous levons notre chapeau à Toyota d’avoir respecté le terme « compacte » pour sa petite dernière.

Bien que son apparence soit osée, les choses demeurent relativement conservatrices sous le capot, où l’on retrouve un tout nouveau moteur quatre cylindres atmosphérique de 2,0 litres d’une puissance de 168 chevaux et d’un couple de 151 lb-pi, soit une augmentation de 31 chevaux et 26 lb-pi de plus que le 1,8 litre de la défunte Corolla iM.

Ce moteur vient se greffer à une nouvelle boîte automatique à variation continue (CVT) qui incorpore un premier rapport, comme une boîte automatique conventionnelle afin d’atténuer l’effet élastique traditionnel d’une CVT. Les amateurs de conduite seront contents, car une boîte manuelle à six rapports est disponible. Comme on disait, Toyota a écouté les passionnés.

Notre modèle d’essai était une XSE, la déclinaison la plus équipée avec des sièges en cuir, un volant chauffant, des jantes de 18 pouces, des effets de sol et un énorme aileron de course, sans oublier la couleur bleu flamme incroyablement attirante. Elle se détaille 27 980 $.

Raffinée et sportive
Sur la route, la Corolla Hatchback surprend par un comportement routier doux, raffiné et silencieux, faisant penser à certains produits Lexus. Le châssis encourage la conduite sportive grâce en partie à un centre de gravité plus bas et à une suspension repensée pour réduire la friction. Le résultat est une dynamique de conduite animée – semblable à celle des voitures européennes – ainsi qu’une direction étonnement bien calibrée, octroyant suffisamment de rétroaction et de résistance afin de rendre l’expérience amusante derrière le volant.

Hélas, la Corolla Hatchback n’est pas la compacte la plus rapide du segment : son petit 2,0 litres atmosphérique, même s’il aime révolutionner, n’est simplement pas aussi « punché » que les moteurs turbo de la Golf et de la Civic.

Certes, avec une boîte manuelle, il serait sans doute possible d’extraire tout le potentiel de ce moteur qui développe sa pleine puissance à 6 600 tours/min. Malheureusement, une fois équipé de la CVT, il perd du muscle. Avec un 0-100 km/h de 8,3 secondes, la Corolla Hatchback automatique n’est pas des plus rapides. Nous avons également été déçus de sa consommation d’essence : il a presque été impossible de nous tenir sous la barre du 7,8 L/100 km. Pour une compacte à traction, c’est ordinaire.

À sa défense, la boîte CVT opère bien et l’ajout d’un premier rapport évite de se retrouver avec un moteur qui hurle jusqu’à ce que l’auto le rattrape. Les décollages sont doux et une fois que l’on engage le mode Sport, la boîte maintient le régime moteur au point idéal, sans la présence de bourdonnement irritant dans l’habitacle.

Parlant d’habitacle, celui de la Corolla Hatchback est remarquable, affichant une finition et une qualité d’assemblage hors du commun pour le créneau. Toutefois, le design de la planche de bord ne fait pas l’unanimité dans notre équipe de journalistes, les lignes angulaires dans toutes les directions et l’écran multimédia encastré au centre de l’habitacle – orné de plastique lustré – ne sont pas des plus cohérents. De plus, le fait que la déclinaison XSE ne dispose pas d’un toit ouvrant, même en option, est un peu insultant.

Le système multimédia Entune a nettement été amélioré. Intégrant enfin Apple CarPlay, l’interface a été simplifiée par des menus et icônes faciles à saisir, sans oublier les boutons physiques qui permettent de l’activer avec une paire de gants.

Pas si polyvalente que ça
Inévitablement, le fait d’avoir conservé des dimensions compactes fait en sorte que la banquette arrière et le coffre de la Corolla manquent de polyvalence. Malgré la présence d’un hayon, le coffre ne dispose que de 510 litres d’espace de rangement, ce qui est moins volumineux que celui d’une Volkswagen Golf, une Mazda3, une Chevrolet Cruze et une Honda Civic.

Et bien qu’il soit facile de blâmer sa petite taille pour une banquette arrière étriquée, surtout pour les grandes personnes, la réalité est que la Corolla à hayon est plus longue de 2,4 pouces comparativement à une Golf et repose sur un em
pattement à dimensions identiques. La raison principale d’un tel défaut est un pilier A trop prononcé, ce qui gaspille un bon pourcentage d’espace à l’avant du véhicule.

Mais bon, peut-on réellement en vouloir à cette première Corolla excitante? Bien qu’elle ne soit pas hyperrapide, sa plate-forme a assez de potentiel pour une éventuelle déclinaison haute performance, ou même pour un rouage intégral, comme ce que le constructeur vient d’ajouter à sa Prius.

Si Toyota décide de la laisser intacte, ce qui risque fort bien d’arriver de toute manière, sachez que la Corolla Hatchback a un niveau de sophistication et de raffinement supérieur à ses rivales, et que comme les générations qui l’ont précédée, elle restera fidèle à son propriétaire pendant longtemps. Sauf que cette fois, le conducteur ne sera pas ennuyé par sa conduite soporifique.

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