Nouveau plaidoyer pour l’instauration d’équipes sportives québécoises
Par Luc Robert
Lancement de livre
Afin d’étayer l’appui à son projet de création d’Équipe Québec, sur la scène sportive internationale, l’ex-hockeyeur Robert Sirois présentera au cours des prochains mois des appuis d’athlètes de renoms, qui approuvent la démarche.
Le Sauveurien a récemment lancé son livre Équipe nationale du Québec, un projet rassembleur et identitaire, un bouquin de 171 pages, publié sans maison d’édition. Après avoir écrit le manuscrit Le Québec mis en échec: la discrimination envers les Québécois dans la LNH en 2009, prônant la création d’une équipe québécoise envoyée au Championnat mondial de hockey junior, l’ex-hockeyeur professionnel revient cette fois à la charge avec l’oeuvre « pour instaurer une équipe nationale québécoise dans tous les sports. »
« Finalement, c’est devenu la mission de ma vie de promouvoir les sportifs québécois. J’ai souvent dit, au repêchage de la LNH ou à la composition d’équipes nationales que, à talent égal (on subit) un traitement inégal envers les Québécois. D’ici deux mois, je vais rassembler des porte-parole sportifs de haut niveau, des influenceurs, qui supportent notre cause. Les gens seront assommés de constater notre gain de popularité depuis 2013, année où j’ai lancé la Fondation Équipe-Québec, avec André Matteau. »
Sa dernière oeuvre se veut une continuité de sa pensée à aider au développement et à la reconnaissance des sportifs d’ici, tous sports confondus.
« Il n’y a pas de manœuvre politique dans mes intentions. C’est plutôt une démarche sportive, qui a pour but d’acclamer les nôtres, aux différents plateaux sportifs mondiaux. Depuis la création de la fondation, nous nous efforçons de favoriser, encourager, promouvoir et défendre les intérêts de notre élite sportive québécoise, sur les scènes internationales. »
Exemples
Pour l’ancien attaquant des Flyers et des Capitals, « la réalité de compléter son alignement avec un good canadian boy » s’est perpétuée jusqu’à nos jours, depuis sa carrière active dans les années 1970.
« Même après le championnat des mar-queurs du centre étoile Martin St-Louis, l’ex-directeur-gérant du Lightning, Steve Yzerman, refusait d’inclure son propre joueur dans les rangs d’Équipe Canada (il en était aussi d.-g.), aux Olympiques de Vancouver et de Sotchi, jusqu’à ce qu’une blessure à (Steven) Stamkos lui permette de se joindre à Team Canada, en 2014, en Russie. On n’aurait pas eu ce dilemme, avec la création d’Équipe Québec », a fait valoir l’ancien agent de joueurs.
Robert Sirois se souvient aussi de l’épisode des possibles invectives de l’ex-capitaine des Coyotes de Phoenix, Shane Doan, à l’endroit de quatre officiels québécois, qui arbitraient ensemble un match au Centre Bell.
« La discrimination envers les Québécois n’est pas nouvelle. Mon concept réside dans le fait que depuis 2006, l’UNESCO reconnaît le Québec comme un État non souverain. Alors, pourquoi le Royaume-Uni peut envoyer au Championnat du monde ou aux Olympiques 4 formations de rugby, soit l’Écosse, l’Irlande, le Pays de Galle et l’Angleterre? Pourquoi le Québec ne pourrait pas aussi envoyer l’équipe de sa nation, alors que le Canada aurait aussi la sienne, dans plusieurs disciplines ? », a-t-il questionné tout haut.
Critères de reconnaissance
« Il est aussi reconnu mondialement, qu’on peut permettre à une nation, sous certaines conditions, d’adhérer aux compétitions sportives internationales. Une nation peut être membre si elle a créé les règlements de ce sport. Or, le premier match et certaines règles du hockey ont été établies ici, à Montréal, en 1875, à l’Université McGill. Même M. René Fassel, président de la Fédération internationale de hockey sur glace, a dit au micro de Jean-Charles Lajoie en 2018, qu’une équipe du Québec peut être reconnue. Qu’attendons-nous pour l’édifier ? »
Politiciens hésitants
Le 13 juin 2019, une motion présentée par le Parti québécois demandait aux députés de l’Assemblée nationale de discuter sur le droit du Québec de se représenter à titre de nation, sur la scène sportive internationale.
« M. Francois Legault devra s’expliquer. Au cours des cinq dernières années, plus d’une quarantaine de députés de tous partis politiques du Québec confondu ont contribué financièrement à la mission de la Fondation Équipe-Québec, dont à trois reprises le premier ministre actuel et chef de la CAQ, soit le 3 mars 2017, le 3 octobre 2017 et le 3 juin 2018. Comment peut-il maintenant refuser de discuter de la motion de 2019 ? »
« Qui décide ? La ministre déléguée aux sports, Mme Isabelle Charest, ou M. François Legault ? », a-t-il questionné tout haut. « De toute manière, la boule de neige roule: c’est déjà commencé. Il va falloir que le langage change à Ottawa envers le regroupement de nos athlètes sous la fleur de lys. »