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Porsche Panamera GTS Sport Turismo 2019 : le caractère dont elle avait besoin


Le Guide de l'Auto

Article par Michel Deslauriers

La marque allemande Porsche ne lance pas de nouveaux modèles très souvent. En revanche lorsqu’elle le fait, il s’agit toujours d’un succès. À quand remonte la dernière fois que l’on a vu un de ses modèles disparaître par manque d’intérêt? Ça fait longtemps.

Et en créant une pléthore de variations de ses modèles, Porsche s’assure que les clients demeurent fidèles, échangeant leurs véhicules plus régulièrement. La preuve, c’est qu’il y a 18 versions de la Panamera sur notre marché, dans lesquelles on retrouve un choix de six motorisations et trois types de carrosseries.

Positionnées plus ou moins au centre de la gamme, les éditions GTS démontrent que la puissance du moteur n’est pas le seul facteur d’intérêt. Cela dit, la présence d’un V8 fait assurément couler l’adrénaline dans nos veines. La GTS obtient un V8 biturbo de 4,0 litres qui développe 453 chevaux et un couple de 457 livres-pied, jumelé à une boîte automatique à huit rapports avec double embrayage ainsi qu’un rouage intégral.

Bon, la GTS n’est pas aussi rapide qu’une Panamera Turbo de 542 chevaux, ou qu’une démentielle Panamera Turbo S E-Hybrid de 671 chevaux, mais soyons réalistes quelques instants. Dans la GTS, on peut accélérer de 0 à 100 km/h en 4,1 secondes, assez excitant, merci. Les variantes plus puissantes de la voiture sont plus véloces de quelques dixièmes de seconde, avantage tout à fait superflu lorsque nous sommes pris dans le trafic en route vers le bureau.

Autrement dit, la GTS vaut la dépense additionnelle par rapport aux livrées de base et S munies de moteurs à six cylindres. La sonorité du V8, au ralenti ou en grimpant en régime, rend le trajet tellement plus agréable, même si l’on n’a pas l’occasion d’exploiter à fond le potentiel de la voiture sur des routes publiques – du moins, légalement et de façon sécuritaire.

Si l’on conduit la Porsche Panamera GTS 2019 comme une grand-mère, on pourrait s’en tirer avec une moyenne de consommation d’environ 10 L/100 km. Avec un mélange de conduite relaxe et de brefs moments d’excitation, on s’approchera des 13 L/100 km. Ce n’est pas mal du tout.

Et ces poussées d’accélération sont facilement disponibles grâce au bouton Sport Response. En appuyant sur celui-ci, on obtient 20 secondes de puissance débridée de la motorisation, permettant de dépasser un véhicule plus lent ou de s’immiscer dans une autre voie en un clin d’œil.

Cette voiture est étonnamment agile compte tenu de son gabarit et de son poids – 2 089 kilogrammes ou 4 605 livres dans le cas de la GTS Sport Turismo. On la sent bien ancrée au sol lors de la conduite sportive. En revanche, la Panamera ne peut pas toujours dissimuler son poids, et ses pneus très larges la rendent moins manœuvrable dans les stationnements.

L’habitacle de la Panamera peut être habillé d’une variété de couleurs, et notre GTS à l’essai disposait de sièges enveloppés d’un mélange de cuir et d’alcantara. Par contre, certains ensembles de finition sont chers, comme celui dans notre voiture ajoutant des coutures et des ceintures de sécurité rouges pour la somme de 3 980 $. Évidemment, la qualité de finition et la rigueur d’assemblage sont sans reproches. On recommande fortement les portes à fermeture adoucie, un supplément de 880 $, puisque lesdites portes sont tellement bien isolées que seul un bon élan les fermera. Claquer les portes d’une Porsche, ça ne fait pas très chic.

Le système multimédia et les commandes tactiles sur la console centrale disposent d’un retour haptique, c’est-à-dire que l’on ressent une légère vibration au toucher du doigt, la Panamera acquiesçant à notre demande. Le tout fonctionne bien,cependant on note quelques ratés ergonomiques, comme la roulette de volume maladroitement placée derrière le levier de vitesses, ou l’absence de boutons au volant pour avancer et reculer de chansons. On a partiellement réglé ce problème en configurant le bouton personnalisé (celui arborant un pictogramme de losange) pour passer à la chanson suivante. L’intégration Apple CarPlay est incluse, mais pas Android Auto. La bouche de ventilation située sous l’écran multimédia, réglable uniquement à l’aide de l’écran en question, est inutilement compliquée à configurer…

Il n’y a pas une grande différence entre la Panamera « ordinaire » et la Sport Turismo, puisqu’elles sont toutes deux des hatchback. L’espace de chargement n’augmente que de 50 litres dans la Sport Turismo, et en matière de polyvalence, elle n’est pas une solution viable à la Mercedes-Benz Classe E familiale ou un VUS intermédiaire. Il y a suffisamment d’espace à l’arrière pour deux adultes, peut-être un enfant à la place centrale, sans plus.

Affichant un prix de 153 300 $ avant les frais de transport et de préparation, la Porsche Panamera GTS Sport Turismo n’est pas une aubaine. Surtout en considérant que la familiale Mercedes-Benz E 63 S 4MATIC+ débute à 120 000 $ et propose un V8 biturbo de 602 chevaux.

otre voiture à l’essai incluait aussi des options faisant grimper la facture à 180 000 $. Par contre, on profite d’un bolide suprêmement confortable, un qui attire les regards partout où il passe et qui, de façon discutable, s’avère une pièce de machinerie plus désirable qu’une familiale. De plus, la GTS mise sur un caractère plus affranchi que la Panamera Turbo, à un prix plus abordable.

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