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Porsche Macan 2019 : il y a plus abordable, mais certainement pas aussi accompli


Le Guide de l'Auto

Article par Sylvain Raymond

Introduit en 2014 en tant que modèle 2015, le Macan est rapidement devenu le modèle le plus vendu au Canada chez Porsche, battant les chiffres de son grand frère le Cayenne, l’ex-détenteur du titre. Le temps était déjà venu de lui refaire une beauté, histoire de raviver l’intérêt des acheteurs et de regonfler les ventes en attendant l’arrivée de la prochaine génération. Nous avons eu la chance de le découvrir sur les magnifiques routes de Terre-Neuve.

Le « nouveau Macan » comme l’appelle affectueusement Porsche, débarque donc dans les salles d’exposition d’ici quelques semaines avec uniquement deux versions au catalogue, la livrée de base et le Macan S. On s’en doute bien, les Macan Turbo et GTS suivront bientôt, mais la grande nouvelle serait l’arrivée d’une livrée 100% électrique qui emprunterait la plate-forme PPE (Premium Platform Electric) développée par Audi.

Côté style, rien pour véritablement vous faire regretter votre achat, les changements les plus marquants sont à l’arrière alors que l’on a uni les feux arrière avec un bandeau lumineux comme dans le cas des dernières modèles de la marque. De nouveaux choix de couleurs sont disponibles dont le Miami Blue, une option à 3 560 $, qui vous procure un véhicule plus extraverti avec des couleurs normalement réservées aux voitures sport. On en a aussi profité pour rajeunir le catalogue de jantes, les Sport Classic de 21 pouces peintes en noir étant particulièrement réussies.

Il faut l’avouer, le Macan rivalise avec plusieurs autres VUS compacts de luxe, cependant son emblème exige des dollars supplémentaires… Non seulement son prix de base est assez corsé, mais il est difficile de ne pas plonger dans le catalogue d’options – onéreuses afin de lui octroyer un peu plus de style et surtout, pour obtenir un niveau d’équipement similaire à celui de véhicules moins prestigieux.

Il vous faudra débourser quelque 1 400 $ de plus cette année afin d’acheter le Macan de base (55 500 $), lequel est toujours équipé d’un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres générant 248 chevaux.

Il y a du Audi sous le Macan S
Le Macan S, le plus vendu de la gamme, est celui qui profite du renouveau le plus important puisqu’il laisse de côté son V6 biturbo, assemblé par Porsche, pour adopter un V6 de 3,0 litres à simple turbo élaboré par Audi. Eh oui, on se partage les tâches dans la famille, Porsche s’occupe maintenant des moteurs V8, Audi des six cylindres! Ce copinage permet certes à l’entreprise de réduire ses coûts de développement, toutefois il faut bien avouer que l’opération enlève un peu d’exclusivité au bolide griffé de la marque au cheval cabré.

La bonne nouvelle, c’est que cette transplantation ajoute un peu de puissance au modèle. La mécanique déploie 348 chevaux et un couple de 352 lb-pi, une hausse de huit chevaux et 13 lb-pi. Ce surcroît permet de retrancher 0,1 seconde au sprint du 0-100 km/h, un battement de cils.

Avec le retrait d’un turbo, on craignait que l’effet de puissance ne soit pas aussi instantané, mais ce n’est pas le cas. On utilise un turbocompresseur à double volute que l’on a positionné directement au centre du moteur, dans le creux du V, ce qui permet de réduire la course des gaz d’échappement et d’éliminer au maximum le délai avant que le couple ne se fasse sentir. Aucun problème pour dépasser les poids lourds lors de notre essai, une simple pression de l’accélérateur et on se retrouve rapidement en avant, accompagné d’une sonorité juste assez bien dosée.

Un bolide dans l’âme
Très léger, le Macan est agile et c’est ici que son gabarit réduit le sert bien. Il se comporte pratiquement comme les voitures sport du constructeur est c’est en le poussant un peu plus qu’il nous laisse entrevoir ce pourquoi on le paie aussi cher.

Il se conduit du bout des doigts, enfile les virages comme peu de bolides peuvent le faire, avec en prime un rouage intégral efficace qui maintient son niveau de performance en toute condition. On a également retravaillé les suspensions et modifié les réglages du châssis afin d’optimiser son comportement, et le véhicule établit de nouveaux jalons en matière de dynamisme. C’est pratiquement un péché que de ne jamais exploiter le quart des capacités d’un tel véhicule qui pourrait se pointer le bout du nez sans gêne sur un circuit.

Alors que le Cayenne utilise une boîte automatique classique pour favoriser une capacité de remorquage accrue, le Macan compte sur une boîte PDK à double embrayage d’une efficacité redoutable. Les rapports s’enchaînent avec aplomb, sans aucune hésitation, peu importe les conditions. L’instrumentation est bien en vue, mais on ne retrouve pas d’affichage tête haute comme c’est le cas de certains de ses concurrents.

À bord, les changements touchent principalement l’écran du système multimédia qui est maintenant un peu plus grand, 10,9 pouces, et doté d’une résolution d’affichage supérieure. On a déplacé les buses de ventilation sous l’écran, comme dans la nouvelle 911. La console centrale conserve sa multitude de boutons tout en étant très large, mais on a eu la bonne idée de l’arrondir vers l’intérieur sur les côtés afin de rehausser l’espace pour les jambes.

À l’arrière, le Macan dispose de dégagements réduits, surtout à la tête en raison de sa ligne de toit qui plonge rapidement. Son volume de chargement est dans les plus petits du segment, l’Acura RDX étant roi à ce chapitre.

Difficile de ne pas être emballé au volant du Macan, malgré un partage de technologies de plus en plus marqué avec la grande famille Volkswagen, ce véhicule ne déçoit pas.

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