|

Henri Prévost : 40 ans de journalisme à Saint-Jérôme

Par France Poirier

Natif de Saint-Jérôme, Henri Prévost a connu une belle carrière de journaliste d’une quarantaine d’années. Plus jeune d’une famille de trois enfants, tout son parcours scolaire, du Jardin de l’enfance au Cégep s’est effectué à Saint-Jérôme. Il est le fier papa de deux fils de 33 et 36 ans et quatre fois grand-papa.

Comment vous expliquez votre sentiment d’appartenance à Saint-Jérôme ?

Mes racines familiales sont profondément enfouies dans cette ville. Les Prévost comptent parmi les familles pionnières de la région et y ont souvent joué un rôle significatif. Mon arrière-grand-oncle, le notaire Melchior Prévost, fut l’un des premiers maires de Saint-Jérôme; mon arrière-grand-père Jules était l’ami et le médecin du curé Labelle; et mon grand-père Jules-Édouard fut journaliste, député fédéral de Terrebonne puis sénateur. Ma vie personnelle, sociale et professionnelle a toujours tourné autour de Saint-Jérôme.

Quel a été votre parcours professionnel ?

Après une année en communications à l’UQÀM, j’ai obtenu un emploi d’été comme journaliste à l’Écho du Nord en 1975 qui s’est transformé en un poste à temps plein! ! J’y suis resté durant 40 ans, soit jusqu’à la disparition de ce journal qui fut l’un des plus respectés au Québec. J’ai longtemps occupé la fonction de chef de pupitre. Dans les dernières années, j’ai aussi écrit dans l’hebdo Le Mirabel, dont la rédaction avait été fusionnée à celle de L’Écho. J’ai développé un intérêt pour les nouvelles économiques, ce qui m’a amené à collaborer à d’autres publications comme le journal Les Affaires. J’aimais également suivre l’actualité municipale, le domaine de la santé, le milieu de l’éducation et le palais de justice !

Qu’est-ce qui vous a attiré pour cette carrière ?

Mon grand-père Jules-Édouard était lui-même journaliste et, à une certaine époque, propriétaire de l’hebdomadaire jérômien L’Avenir du Nord. Ma famille a toujours accordé beaucoup d’importance à la culture et à l’histoire, ce qui constituait un terreau fertile pour une carrière journalistique. C’est stimulant et satisfaisant d’être l’un des premiers à apprendre une information et à en informer les lecteurs.

Quels événements marquants avez-vous couverts ?

C’est une question qu’on me pose toujours, mais j’ai de la difficulté à donner des exemples. Je suis toujours porté à parler d’événements qui ont marqué l’histoire, comme l’ouverture de l’aéroport de Mirabel en 1975, l’élection du premier gouvernement du Parti québécois en 1976, la prise d’otages à la prison de Saint-Jérôme en 1978 ou l’implantation de Bell Helicopter en 1984… En réalité, j’ai couvert de nombreux événements intéressants et rencontré beaucoup de personnes inspirantes.

Que pensez-vous de l’impact des médias sociaux sur le journalisme ?

Les médias sociaux ont contribué à une certaine démocratisation de l’information. Le problème, c’est qu’ils charrient une foule d’informations non fiables. Souvent à cause de l’instantanéité des publications qu’on y trouve, qui ne bénéficient pas du recul nécessaire à une saine réflexion et à la vérification des faits. Le « vrai » journalisme écope malheureusement de cette situation, car le public a de plus en plus de difficulté à faire la différence entre les rumeurs, les « fake news » et l’information de qualité.

Quelle est l’importance de la presse locale ?

Les sources d’information se sont multipliées depuis 30 ou 40 ans, avec les médias sociaux bien sûr, mais aussi la couverture accrue des grands médias qui sont souvent plus présents chez nous. Mais il y a toujours une place pour une presse locale et régionale qui, normalement, serait plus en mesure de distinguer et comprendre les enjeux de son territoire.

Que pensez-vous de l’implication communautaire ?

Si on a du temps à donner et certaines habiletés, pourquoi ne pas en faire profiter. Lorsque je suis sollicité pour des causes qui me tiennent à cœur ou qui rejoignent mes intérêts, j’ai bien de la misère à fermer la porte…! Je me suis impliqué une dizaine d’années avec Centraide Laurentides, j’ai tissé des liens de plus en plus étroits avec la société d’histoire de la Rivière-du-Nord, dont je suis aujourd’hui le président.

Ses coups de coeur

Notre centre ville… avec la cathédrale, en plus des trois espaces muséals qu’on y trouve. Le théâtre Gilles-Vigneault, d’excellents restos, la sympathique boulangerie Deux gars dans l’pétrin et notre incontournable marché public font partie des mes coups de coeur.

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *