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La chronique à Mimi

Par Mimi Legault

Par mimi legault Collaboration spéciale
mimilego@cgocable.ca
J’ai su que, lorsque mes 50 ans ont sonné, j’étais devenue trop vieille pour mourir jeune. Je suis une baby-boomer rendue à une étape de ma vie où mes anciens collègues sont presque tous à la retraite ou en voie de la prendre. Bon débarras diront les générations XYZ! On vous laisse toute la place. La moitié de ma vie est passée. L’âge d’or? Pas pour moi, je déteste cette expression obsolète. Il faudrait trouver autre chose pour les 55 ans et plus. Je lance le concours.
J’admets que la chance a toujours été de mon bord. Je ne souffre d’aucune maladie qui se termine en « ite » ou en « ose ». Niet. Lorsque je me lève le matin, je n’ai mal nulle part. Je m’étire en respirant à fond la vie. Je rayonne. Oui, je suis tellement rayonnante que si vous me regardez trop longtemps, vous risquez d’attraper un cancer de peau… J’exagère? Toujours. Paraît que l’on écoute que ceux qui le font. Bien sûr qu’il y a des choses que je ne fais plus : comme deux ou trois soirées de suite bien arrosées, plus capable. J’ai souvenance de notre gang d’amis avec qui nous partions l’hiver en ski de fond. On avalait deux dizaines de kilomètres et dès 17 h, c’était l’apéro et la fondue bourguignonne. On se quittait minuit passé, on allait réveiller nos petits, puis on recommençait dès le dimanche matin. Ski de fond, bonne bouffe, bon vin pour se présenter au travail le lundi matin frais et dispos.
Des petites choses ont changé, comme je ne porte plus de bikini ou de g-string (seul instrument à vent à une corde). Mieux vaut garder un esprit large qu’une taille étroite. Dans mon cas, en tout cas. Mais il y a quelque chose de bon à vieillir, c’est que plus les rides paraissent, plus la vue du conjoint baisse. Ce qui me titille un peu, c’est lorsque les gens me lancent des phrases comme : tu es bien conservée. J’suis sûre qu’ils ne diraient pas ça à une jeune femme de 22 ans. Ben oui toé, je dors dans le formol tous les soirs! J’vous dis… il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête à partir d’un 5e étage et qui vous disent : je t’offre des roses.
Mais une chose demeure vraie : tout est relatif, même l’âge. Un jeune homme de 35 ans est en pleine expansion alors que pour un hockeyeur à la mi-trentaine, on parle déjà de retraite. Ça va dans le même sens qu’un cheveu. En apercevoir un dans le lavabo ne pose aucun problème, mais si on en trouve un dans notre potage au resto, comme aurait dit Rusty Staub, c’est une autre paire de manches… Idem pour le foin qui n’a pas la même odeur pour les chevaux que pour les amoureux. Et si un habitant vous parle de sa poule et qu’un citadin fait la même chose, il ne s’agit pas de la même affaire.
Un mot d’enfant sur la relativité. Ma fillette de six ans voulait dormir une minute de plus un matin avant le lever pour l’école. Je reviens exactement 60 secondes plus tard. « Tu triches maman, me dit-elle, parce que lorsque je te demande quelque chose et que tu me réponds d’attendre une minute, c’est beaucoup plus long! » Voyez? « Tout est relatif et cela est absolu », pensée d’Auguste Comte.
Mon père est décédé à 79 ans. Dans sa tête, il ne dépassait pas 55 ans. À peine davantage pour son corps. Les gens aimaient le côtoyer parce qu’il était un homme positif, fringant et amoureux de la vie. J’ai hérité de sa fontaine de jouvence. Il a décidé de vivre longtemps, mais de ne jamais vieillir. C’est pour ça qu’il est mort jeune à presque 80 ans.
C’est dans la tête que ça se passe. Bannissez de votre vocabulaire toute « pensée arthrite » qui ramollirait votre rotule. Toute phrase négative qui vous attirerait plutôt (ou plus tôt) vers votre sofa ou votre grabat. 50-60-70-75 ans de vie, c’est peu. Des articles du journal nous présentent des gens actifs qui ont connu 80 Noëls et plus et qui fêtent encore la vie avec plein de chandelles sur leur gâteau. Donc à moins d’être un fromage, l’âge, ça ne compte pas. Compris?
Bon, je vous laisse, je m’en vais grimper l’Everest!

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