(Photo : PHOTO: Courtoisie )
Les chauffeurs d’autobus ont manifesté devant les locaux de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord.
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On demande une hausse du financement

Par France Poirier

Crise dans le transport scolaire

Le 5 février dernier, les conducteurs d’autobus scolaires de partout au Québec affiliés à la CSN ont participé à une « virée jaune ».

Dans les Laurentides, ils se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord à Saint-Jérôme. Par ce geste, ils voulaient sensibiliser la population à leurs conditions de travail et faire reconnaître la valeur de leur métier.

Alors que les chauffeurs manifestaient, le Syndicat a diffusé une vidéo comparant leur travail à la collecte des ordures. Les deux métiers sont difficiles, mais un seul est rémunéré décemment : celui où l’on transporte des ordures.

Les chauffeurs touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ de l’heure – pour un revenu annuel moyen de 19 288 $. Les représentants des syndicats CSN demandent la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail dans leur secteur.

Une pétition a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale et le Secteur du transport scolaire sollicite l’appui de la population à leur demande formulée au gouvernement du Québec.

Difficile de recruter

Selon les représentants syndicaux, il est de plus en plus difficile de recruter de nouveaux chauffeurs afin de remplacer le départ de certains ou même les absences en cas de maladie. Tôt ou tard, des circuits d’autobus ou de berlines seront dépourvus de conducteurs. Les faibles salaires, les horaires brisés de même que le manque de soutien pour les écoliers ayant des besoins particuliers sont autant d’exemples qui ne favorisent pas l’embauche ou la rétention du personnel, selon le syndicat.

« Les travailleuses et les travailleurs ne sont tout simplement pas attirés par des emplois sous-payés qui leur demandent de telles compétences et de telles qualifications », estime Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides – CSN.

Un salaire de référence reconnu

Le Syndicat rappelle que lors d’un processus d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ en janvier 2015, représentant actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche sans, évidemment, tenir compte de l’ancienneté. Toutefois, le faible nombre d’heures est aussi à considérer.

Les syndicats demandent donc au gouvernement de Philippe Couillard des enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées qui serviront à augmenter les salaires et à offrir des conditions de travail qui reconnaissent ce travail. Les mauvaises conditions de travail sont en train de créer une crise dans le secteur. Ils revendiquent une solution durable avant les prochaines élections provinciales.

Rappelons que plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord de véhicules scolaires tous les jours au Québec.

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