(Photo : Archives)
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Nuit des sans-abri : Pas de rassemblement, mais plus important que jamais

Par Marie-Catherine Goudreau

 C’est le vendredi 15 octobre dernier qu’avait lieu la 17e édition de la Nuit des sans-abri à Saint-Jérôme. Cette année, l’évènement se déroulait sous le thème « L’itinérance, voir derrière les apparences ».

Habituellement, on invite la population à passer la nuit dehors en signe de solidarité. Des centaines de personnes se côtoient et discutent tout en participant aux activités offertes. Cette année toutefois, un tel déroulement ne sera pas possible en raison des consignes sanitaires en vigueur. Un passeport vaccinal aurait été obligatoire, mais cette mesure aurait empêché certaines personnes en situation d’itinérance de participer. Cela va à l’encontre des objectifs de l’évènement.

Vaccination difficile pour certains groupes

Les personnes en situation d’itinérance ont un accès difficile aux vaccins, explique Sophie Mederi, directrice générale de la Maison de Sophia à Saint-Jérôme et responsable des communications pour le comité de la Nuit des sans-abri. « Elles sont souvent en mode survie. Elles passent beaucoup de leur temps à penser à comment elles vont se nourrir ou où dormiront-elles », soutient-elle. De plus, ces individus n’ont souvent pas de papiers d’identité, ni d’adresse, ce qui peut être un frein à la vaccination.

Pour souligner l’évènement sans faire de rassemblement, il sera possible de visiter l’exposition du projet Culture de rue sur la vitrine extérieure du Théâtre Gilles-Vigneault à Saint-Jérôme. « C’est un projet qui s’est réalisé cet été avec des artistes qui font des ateliers avec des personnes en situation d’itinérance. Leurs œuvres y seront exposées », explique Mme Mederi. Culture de rue est né d’une collaboration entre le Théâtre Gilles-Vigneault, le CISSS des Laurentides et le milieu communautaire. Des capsules vidéo conçues avec des organismes de la région seront aussi diffusées sur la page Facebook de la Nuit des sans-abri de Saint-Jérôme.

Crise du logement

Au départ, la Nuit des sans-abri visait à dénoncer les conditions qui pouvaient amener les jeunes à vivre de l’itinérance. Avec les années, leur mission s’est agrandie et inclue aussi la réalité de toutes les personnes qui vivent une situation d’itinérance. « Avec la crise du logement et la crise sanitaire, on observe plus de femmes et de familles qui se retrouvent dans cette situation. Ce qu’on voyait moins avant », souligne Mme Mederi.  On souhaite aussi reconnaître les obstacles et les oppressions systémiques qui mènent à ces situations.

Avec la pandémie et la crise du logement, l’évènement est d’autant plus important cette année pour dénoncer les inégalités sociales. « Cette crise contribue à l’augmentation du nombre de personnes en situation d’itinérance à Saint-Jérôme et dans l’ensemble des Laurentides. Bien que cette crise ait un impact considérable, elle n’est évidemment pas la seule cause : le manque de financement en santé et en services sociaux dans la région des Laurentides, qui est connu et documenté depuis des années, contribue activement à l’itinérance des personnes sur le territoire », peut-on lire dans le communiqué.

Le comité de la Nuit des sans-abri de Saint-Jérôme est formé d’organismes qui travaillent directement avec les personnes en situation d’itinérance : Hébergement Fleur de Macadam, la Maison de Sophia, l’Écluse de Laurentides et le Café de rue S.O.S.

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