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Littérature jeunesse : Les secrets de Mylen Vigneault

Par Simon Cordeau

Un secret peut être doux et précieux, ou lourd et douloureux. Pour les enfants, ça peut être difficile de faire la différence. Mylen Vigneault, autrice jeunesse, mère de 5 enfants et résidente de Saint-Janvier, a écrit un livre pour ouvrir la discussion avec eux. « Si ça aide au moins un enfant, ce sera mission accomplie. »

Il y a les secrets bulle et les secrets brique, les secrets bonbon et les secrets poison. À travers l’album Les petits et les (trop) gros secrets, Mylen explore les différentes sortes de secrets. Parce qu’il y a des secrets qu’on peut garder pour soi et chérir, mais d’autres qui peuvent faire mal et qu’on est mieux de confier à un adulte.

Garder ou confier?

Que ce soit l’organisation d’une fête surprise, un bonbon donné par maman avant le souper ou un amour d’enfance, il y a beaucoup de secrets qui font du bien. Mais il y en a d’autres, plus difficiles à porter.

Certains peuvent paraître anodins pour nous, mais prennent de grandes proportions pour un enfant. « Par exemple, l’enfant fait un drôle de rêve, et il est mal à l’aise d’avoir eu ces idées-là. Mais s’il se confie à un parent, ça ira mieux », illustre Mylen.

« Parfois, on hérite des secrets des autres, et on n’en veut pas nécessairement », ajoute l’autrice. Il faut alors faire le choix de les briser, pour trouver de l’aide ou sauver une vie.

Mylen a étudié en intervention en délinquance. Elle sait donc à quel point les secrets que portent les enfants peuvent aussi être sombres. L’album permet donc d’aborder le sujet des secrets, mais sans nommer des choses trop affreuses. « Je veux dire à l’enfant : prends soin de toi. Écoute tes antennes. Tu es la première personne à savoir si tu es bien dans une situation. Donc si tu n’es pas bien, tu as le droit d’en parler, c’est important que tu te confies : en parlant, en écrivant, en dessinant. Et si la première personne à qui tu te confies ne réagit pas comme tu le pensais, parles-en à une autre personne. »

Choc culturel

Mylen a écrit l’album en collaboration avec l’illustratrice belge Maud Roegiers. Ses dessins colorés et expressifs montrent un singe tout mignon accompagné d’une petite tortue. Ils illustrent à merveille les textes de Mylen, qui travaille plus dans le ressenti que dans l’explicatif. « Pour moi, c’est très instinctif. Ce n’est pas freudien ou cérébral. » Écrire est court, mais c’est réviser et couper qui prend le plus de temps.

À cet égard, la collaboration entre le Québec et l’Europe comporte son lot de défis. « C’est un choc culturel dans mon cas. Il y a des termes qui peuvent vouloir dire autre chose en Europe, donc il y a un questionnement sur les mots. Moi, j’essaie de garder ma québécitude (rires). »

Certains mots peuvent aussi être faciles d’un côté de l’océan et plus difficiles de l’autre. Mylen en profite pour enrichir le vocabulaire de ses lecteurs, adultes ou enfants. « Je fais travailler un peu le parent. Et les enfants sont plus intelligents et allumés qu’on pense. Ils ont un instinct. »

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